Quelques instants choisis d'une escapade londonienne fournissent des images toujours réjouissantes de ce qui est d'abord des ambiances, que ce soit dans le métro, dans les pubs. Comment les exprimer, alors qu'elles paraissent toujours insaisissables, jouent sur l'effet d'exotisme qui paraît davantage rassurer qu'inquiéter ?
Pour autant la sympathie qu'évoque Londres est encore chargée de souvenirs que nos aînés ont pu connaître aux grands moments des seventies : les quartiers de Soho et Carnaby Street exhibaient des boutiques de fringues aussi déjantées que colorées ; tavernes et pubs étaient les lieux de passage incontournables où la pop music pouvait librement s'écouter. Les Beatles et la famille royale jouaient dans une espèce de même registre folklorique dont ils n'étaient chacun qu'une facette singulière, et le même kaléidoscope - the girl with kaleidoscope eyes - servait à tout un chacun pour essayer son regard sur cet environnement si étrange.
Ce qui pourrait résumer Londres de manière aussi incongrue que satisfaisante est la maison de John Soane, comme si Londres s'était arrêtée dans une période indéfinie du XIXe siècle. On s'attend ainsi à voir surgir de niches improbables des objets tous plus hétéroclites les uns que les autres tandis que des grooms ou des banquiers font tourner la boutique des clients et des affaires comme si rien ne changeait jamais.
Hélas, les années Thatcher ont marqué Londres comme le reste de la Grande Bretagne. Les privatisations de services publics ne sont pas achevées, et comme partout en Europe le sentiment de fatalité apparaît installé, comme si de rien n'était, comme si la Grande Bretagne n'était plus que celle de Harry Potter. Suffit-il de s'imaginer Londres entre Peter Pan, fossilisé à Hyde Park, et celle d'un quai improbable à Victoria station ou dans n'importe quelle station de métro ?
Si gay est le terme, le monde n'est pas gay, loin s'en faut. Londres s'émeut, à juste titre, des bateaux de migrants qui font naufrage, et l'Europe se pense assaillie de ceux qui n'ont plus que la fuite comme solution de survie contre la barbarie. Et qui voient la Grande Bretagne, dont ils parlent parfois la langue, comme terre de refuge. Retour de visite d'une ancienne - pas si ancienne, d'ailleurs - période coloniale où la Grande Bretagne s'était constituée comme l'une des grandes puissances de ce monde ?
La Grande Bretagne va voter en mai pour choisir un nouveau gouvernement. Bipartisme tranquille oblige, le jeu se fera entre Cameron, conservateur et Miliband, travailliste. La pauvreté qui progresse en Grande Bretagne comme ailleurs fera peut-être pencher la balance en faveur du Labour.
Une impression est sûre : La Grande Bretagne ne sortira pas du tunnel pour autant - ou du channel, c'est selon...
Pour autant la sympathie qu'évoque Londres est encore chargée de souvenirs que nos aînés ont pu connaître aux grands moments des seventies : les quartiers de Soho et Carnaby Street exhibaient des boutiques de fringues aussi déjantées que colorées ; tavernes et pubs étaient les lieux de passage incontournables où la pop music pouvait librement s'écouter. Les Beatles et la famille royale jouaient dans une espèce de même registre folklorique dont ils n'étaient chacun qu'une facette singulière, et le même kaléidoscope - the girl with kaleidoscope eyes - servait à tout un chacun pour essayer son regard sur cet environnement si étrange.
Ce qui pourrait résumer Londres de manière aussi incongrue que satisfaisante est la maison de John Soane, comme si Londres s'était arrêtée dans une période indéfinie du XIXe siècle. On s'attend ainsi à voir surgir de niches improbables des objets tous plus hétéroclites les uns que les autres tandis que des grooms ou des banquiers font tourner la boutique des clients et des affaires comme si rien ne changeait jamais.
Hélas, les années Thatcher ont marqué Londres comme le reste de la Grande Bretagne. Les privatisations de services publics ne sont pas achevées, et comme partout en Europe le sentiment de fatalité apparaît installé, comme si de rien n'était, comme si la Grande Bretagne n'était plus que celle de Harry Potter. Suffit-il de s'imaginer Londres entre Peter Pan, fossilisé à Hyde Park, et celle d'un quai improbable à Victoria station ou dans n'importe quelle station de métro ?
Si gay est le terme, le monde n'est pas gay, loin s'en faut. Londres s'émeut, à juste titre, des bateaux de migrants qui font naufrage, et l'Europe se pense assaillie de ceux qui n'ont plus que la fuite comme solution de survie contre la barbarie. Et qui voient la Grande Bretagne, dont ils parlent parfois la langue, comme terre de refuge. Retour de visite d'une ancienne - pas si ancienne, d'ailleurs - période coloniale où la Grande Bretagne s'était constituée comme l'une des grandes puissances de ce monde ?
La Grande Bretagne va voter en mai pour choisir un nouveau gouvernement. Bipartisme tranquille oblige, le jeu se fera entre Cameron, conservateur et Miliband, travailliste. La pauvreté qui progresse en Grande Bretagne comme ailleurs fera peut-être pencher la balance en faveur du Labour.
Une impression est sûre : La Grande Bretagne ne sortira pas du tunnel pour autant - ou du channel, c'est selon...
2 commentaires:
J'i le souvenir d'une LONDRES cosmopolite où la gastronomie étrangère est souvent la source de découvertes gustatives intenses (ah ce restaurant italien, où les pâtes à l'huile d'olive et au poivre .....)et puis tant de promenades et de parcs accueillants autant que les Londoniens pour qui les mots sorry, scuse me, may I help you ,sont d'une spontanéité étonnante!
Je prévois quelques autres billets mais j'anticipe, Joseph, en vous répondant que je sens à Londres un lieu de grande convivialité ; la gentillesse que vous soulignez me semble encore bien réelle et fait partie de l'art de vivre londonien.
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