Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mardi 28 avril 2015

Giorgos Xristou/Γιώργος Χρήστου - Tha Me Koitas Sta Matia/Θα με κοιτάς στα μάτια

Regarde-moi dans les yeux

Petite étude sociologique aujourd'hui, avec cette vidéo sur un texte chanté par Giorgos Xristou : on passe tout de suite sur les paroles qui n'ont aucun intérêt (regarde-moi dans les yeux, tu m'as mis le cœur en pièces, que serais-je sans toi, tes yeux m'ont transpercé, que vais-je faire, où cours-je, dans quel état erré-je, bref je t'aime et tu n'as pas intérêt à aller voir ailleurs sinon je ne me retiens pas ; en fait ce n'est pas du tout la traduction des paroles, ne vous y fiez surtout pas !).

Non l'intérêt de cette petite vidéo est dans ce qui n'est pas dit. D'abord le look du garçon, macho à souhait, ni trop ni trop peu, cheveux courts (plus long c'est pour les filles), petite bande de barbe sous la lèvre inférieure pour rappeler qu'il a du poil ; sous une veste décontractée il porte une petite chemise à col tunisien s'ouvrant sur un torse imberbe et doucement halé pour donner envie, petit bracelet brésilien au poignet droit, il marche le long d'un port et sur les fesses porte un jean stonewashed artificiellement usé, de ceux qu'on porte pour montrer qu'on est un dur travailleur qui a usé ses fringues prématurément. Ou qu'on fait semblant d'être habillé de manière négligée.

Est-ce au Pirée ? Je ne reconnais pas. Puis entrent dans un bar-lounge trois jeunes filles (look américain façon Farrah Fawcett, c'est un peu daté !) suivies par deux garçons, et enfin le Giorgos. Cette fois, il porte une chemise noire à manches longues retroussées, sur un pantalon de ville, chemise largement ouverte sur le même torse précédemment décrit. Il va saluer d'abord les garçons : il serre la main droite qu'il ramène sur son cœur tandis qu'il claque une bise double à chacun. Il passe à la fille dont il est apparemment amoureux : petite caresse sur l'épaule droite. Pas de rapprochement plus avant qui pourrait traduire une étape dans le désir.

Retour sur le port : on était dans un court flashback. Le garçon est torturé par son désir amoureux : retour au lounge il la regarde en coin, voit qu'elle le regarde ; ils n'osent pas se dire quoi que ce soit. Il vont se rencontrer au coin d'un trottoir. Ils se frôlent, mais ce n'est pas encore le moment. Enfin sur le port, ils se rencontrent : la distance entre eux s'arrête à cinq centimètres, et la morale est sauve : ça n'ira pas plus loin.

Allez, je ne vais pas vous le faire trop long, mais comme ce clip illustre bien toute l'hypocrisie des relations sociales entre les sexes ! Qu'ils soient masculin ou féminin d'ailleurs, hypocrisie véhiculée par la chanson de  variété, de quelque pays qu'elle provienne : seul le mariage permet d'institutionnaliser la relation amoureuse, et dans la société grecque, la relation avec les garçons, beaucoup plus tactile comme on le voit, permet parfois de pousser beaucoup plus loin les relations pourvu qu'il n'y ait pas entre les corps un autre type de relation qui serait extrêmement condamnable !

2 commentaires:

Silvano a dit…

J'ai toujours beaucoup apprécié les petites chemises à col tunisien s'ouvrant sur un torse imberbe et doucement halé. Je suis comblé.

Celeos a dit…

Le garçon s'est un peu épaissi depuis le tournage de la vidéo. Il faut se méfier de l'abus d'halva, surtout depuis qu'ils ont remplacé les pistaches par des arachides...