Keith Haring, San Sebastian - 1984 |
Keith Haring a enlevé tout vêtement ; Sébastien est nu, son sexe est en érection, et son visage est une référence au cubisme, notamment de Pablo Picasso : le visage est déstructuré, yeux et nez dans des positions improbables, la tête est positionnée à l'inverse du corps. Les flèches de la légende hagiographique sont devenues des avions, pas forcément des bombardiers d'ailleurs qui évoqueraient l'idée d'une guerre, mais plutôt l'idée d'un ciel tellement encombré qu'il n'existe plus pour aucun espace de sacralité.
Les couleurs enfin, sans nuance, s'opposent entre un bleu qui se rapporte au ciel et un corps déchiré, en transe, qui rappelle par l'ocre délibérément éloigné d'une couleur de chair, qu'il s'agit là d'un corps de terre, un corps seulement terrestre, en souffrance, et sans perspective. Seule l'aura, qui se confond en fait avec un soleil impuissant, semble rappeler une volonté de vivre, comme l'érection qui apparaît comme une injonction à la vie, malgré tout.
Le tableau, peint avant que l'artiste ne connaisse sa maladie, semble terriblement prémonitoire.
Faudrait-il s'étonner de cette vision de Keith Haring, qui adhère parfaitement à ses engagements d'artiste comme plus tard à ceux de son action contre le SIDA ?
2 commentaires:
était ce prémonitoire, ces flèches en avions gros transporteurs ?
Chi lo sa, Joseph ? Les artistes sont bien souvent visionnaires...
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