L'exposition Bellezza divina, présentée au Palazzo Strozzi de Florence jusqu'à fin janvier 2016, est plutôt ratée. Bien qu'elle réunisse quelques grands noms, à une ou deux oeuvres seulement, il est vrai, le propos est difficile à apprécier : il s'agissait de présenter le rapport entre l'art (visuel) et le sacré entre la moitié du XIXe siècle et la moitié du XXe, en s'appuyant sur la production italienne et internationale.
Le résultat est faible, et ne traduit pas véritablement une réflexion approfondie sur la relation entre les œuvres de commande dont l'église catholique a besoin alors pour redonner un sens esthétique à son message dogmatique, et l'émotion que les peintres ou les sculpteurs ont de leur propre chef eu l'envie d'exprimer à travers l'illustration d'un passage des évangiles.
Fort heureusement il reste les oeuvres, mais juxtaposées plus que mises en dialogue. J'ai pu ainsi profiter de l'occasion pour apprécier le Saint Sébastien de Gustave Moreau, dont l'expressionnisme, ici, reste d'une immense force.
Avec ses yeux grand ouverts, tenant son auréole comme en un geste incrédule, il regarde fixement devant lui. Je veux croire que c'est une figure pour notre temps, et non seulement une icône gay, terme imbécile s'il en est. Il contemple effaré les agissements des hommes, les mêmes aux premiers temps de l'ère chrétienne qu'aujourd'hui, aussi veules, aussi intolérants aussi inféodés à la violence et à la haine, dont témoigne l'unique flèche qui l'a frappé au coin de l’œil gauche.
Sublime nudité, bien comprise par Gustave Moreau, celle qui efface tout artifice entre l'art et le réel, allant à l'essentiel de ce qu'il a à dire, cet ébahissement, cet effroi d'avoir affaire à la plus grande trivialité capable d'anéantir tout ce qu'il existe de plus paisible, de plus serein. Et encore une fois, dans la tradition picturale ancienne, c'est un visage d'enfant qu'offre Sébastien, en relief devant un paysage où tout n'est plus qu'ombres incertaines face à la lumière qu'il oppose aux êtres perdus.
Gustave Moreau Saint Sébastien 1870-1875 ou ca 1890 |
Fort heureusement il reste les oeuvres, mais juxtaposées plus que mises en dialogue. J'ai pu ainsi profiter de l'occasion pour apprécier le Saint Sébastien de Gustave Moreau, dont l'expressionnisme, ici, reste d'une immense force.
Avec ses yeux grand ouverts, tenant son auréole comme en un geste incrédule, il regarde fixement devant lui. Je veux croire que c'est une figure pour notre temps, et non seulement une icône gay, terme imbécile s'il en est. Il contemple effaré les agissements des hommes, les mêmes aux premiers temps de l'ère chrétienne qu'aujourd'hui, aussi veules, aussi intolérants aussi inféodés à la violence et à la haine, dont témoigne l'unique flèche qui l'a frappé au coin de l’œil gauche.
Sublime nudité, bien comprise par Gustave Moreau, celle qui efface tout artifice entre l'art et le réel, allant à l'essentiel de ce qu'il a à dire, cet ébahissement, cet effroi d'avoir affaire à la plus grande trivialité capable d'anéantir tout ce qu'il existe de plus paisible, de plus serein. Et encore une fois, dans la tradition picturale ancienne, c'est un visage d'enfant qu'offre Sébastien, en relief devant un paysage où tout n'est plus qu'ombres incertaines face à la lumière qu'il oppose aux êtres perdus.
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