Un portrait de Jean Genet est paru voici quelques années, en 2006, aux éditions EPM, comportant un livret avec la biographie de Jean Genet, un DVD de son unique film de court métrage Un chant d'amour (25 minutes), quelques entretiens, dont un très beau avec Hélène Martin qui avait mis en musique de nombreux textes du poète, dont le très célèbre Condamné à mort, et deux CD audio dont Chanter Genet, poèmes mis en musique par Hélène Martin.
Quelques imbéciles - dont un certain Frédéric M. récemment, qui s'occupa de culture au plus haut niveau - continuent de diffuser l'idée aberrante selon laquelle Genet aurait été admirateur de Hitler ou aurait rendu hommage aux collaborateurs et ceux qui ont notamment anéanti la population d'Oradour. C'est ne rien comprendre à la lecture d'un poète tel que Genet, qui fut également un immense provocateur parallèlement à son génie de l'écriture, et surtout comprendre ce que l'on a envie de comprendre.
Dans l'interview réalisée par Antoine Bourseiller, en 1981, Genet répète que la seule personne qu'il ait jamais admirée était Alberto Giacometti. On est loin des figures épouvantables auxquelles, par provocation contre le monde qu'il détestait, notre monde, Genet s'amusait à troubler le jeu et disperser les cartes pour mieux confondre la morale bourgeoise et sa soupe idéologique.
C'est la même démarche qui l'amène ici en 1982 à accorder une interview, malgré son mépris pour lui, à Bertrand Poirot-Delpech, journaliste au journal Le Monde, académicien français, et qui, très fier de l'honneur que lui fait Genet de cette interview, se confond en questions les plus plates qui soient. On reste ébahi devant la médiocrité du questionnement et la fatuité de Poirot-Delpech qui ne dépasse guère ce qu'un journaliste de Paris-Match aurait pu produire devant un homme de l'envergure de Jean Genet.
L'entretien est reproduit en version intégrale dans le recueil d'entretiens et de textes réunis par Albert Dichy sous le titre L'ennemi déclaré, paru en 1991 aux éditions Gallimard.
Pour se convaincre de la posture de Genet, il me suffit de citer un extrait d'un texte écrit par Jean Genet en 1968 alors qu'il est allé de manière clandestine aux États-Unis d'Amérique :
" Fabuleux happening. Hippies ! Merveilleux hippies, c'est à vous que j'adresse ma supplique finale : enfants, enfants couverts de fleurs de tous les pays, pour baiser les vieux salauds qui vous mènent la vie dure, unissez-vous, allez sous terre si nécessaire pour rejoindre les enfants brûlés du Vietnam." (ibidem, p. 319)
Quelques imbéciles - dont un certain Frédéric M. récemment, qui s'occupa de culture au plus haut niveau - continuent de diffuser l'idée aberrante selon laquelle Genet aurait été admirateur de Hitler ou aurait rendu hommage aux collaborateurs et ceux qui ont notamment anéanti la population d'Oradour. C'est ne rien comprendre à la lecture d'un poète tel que Genet, qui fut également un immense provocateur parallèlement à son génie de l'écriture, et surtout comprendre ce que l'on a envie de comprendre.
Dans l'interview réalisée par Antoine Bourseiller, en 1981, Genet répète que la seule personne qu'il ait jamais admirée était Alberto Giacometti. On est loin des figures épouvantables auxquelles, par provocation contre le monde qu'il détestait, notre monde, Genet s'amusait à troubler le jeu et disperser les cartes pour mieux confondre la morale bourgeoise et sa soupe idéologique.
C'est la même démarche qui l'amène ici en 1982 à accorder une interview, malgré son mépris pour lui, à Bertrand Poirot-Delpech, journaliste au journal Le Monde, académicien français, et qui, très fier de l'honneur que lui fait Genet de cette interview, se confond en questions les plus plates qui soient. On reste ébahi devant la médiocrité du questionnement et la fatuité de Poirot-Delpech qui ne dépasse guère ce qu'un journaliste de Paris-Match aurait pu produire devant un homme de l'envergure de Jean Genet.
L'entretien est reproduit en version intégrale dans le recueil d'entretiens et de textes réunis par Albert Dichy sous le titre L'ennemi déclaré, paru en 1991 aux éditions Gallimard.
Pour se convaincre de la posture de Genet, il me suffit de citer un extrait d'un texte écrit par Jean Genet en 1968 alors qu'il est allé de manière clandestine aux États-Unis d'Amérique :
" Fabuleux happening. Hippies ! Merveilleux hippies, c'est à vous que j'adresse ma supplique finale : enfants, enfants couverts de fleurs de tous les pays, pour baiser les vieux salauds qui vous mènent la vie dure, unissez-vous, allez sous terre si nécessaire pour rejoindre les enfants brûlés du Vietnam." (ibidem, p. 319)
1 commentaire:
Merci pour ce message. Il est toujours nécessaire de rappeler que Jean Genet n'est jamais là où on l'attend. Je partage avec vous le sentiment mitigé que laisse l'interview de Poirot-Delpech. Tout a fait d'accord que celui-ci est plat et médiocre (et un peu infatué, voir ces postures). Malheureusement, je trouve que Genet n'est pas lui-même à la hauteur que l'on peut attendre. Mais peut-être que lui qui travaillait beaucoup ses textes ne peut pas être à l'aise dans un exercice qui demande d'être immédiatement précis et juste.
Dans l'édition récente de l'Ennemi déclaré (Folio), il n'y a pas cet interview. En revanche, il y a un interview d'Hubert Fichte qui est particulièrement remarquable. Mais c'est aussi parce que Jean Genet a pu le retravailler.
Merci et continuez.
Jean-Marc
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