Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

jeudi 30 juillet 2015

Dites, ne dites pas... Pierre Louÿs

L'écrivain Pierre Louÿs a de nombreuses qualités, parmi lesquelles son goût pour l'érotisme. Il mystifia une partie de son lectorat avec Les chansons de Bilitis censées avoir été écrites par une contemporaine de Sappho et découvertes dans un tombeau. Ces chansons célèbrent l'amour entre Bilitis et ses conquêtes féminines : elles sont une ode à la sensualité, et maintes fois j'aurais aimé trouvé leur équivalent pour les amours masculines. Cela reste sans doute à écrire.


De ces Chansons de Bilitis, voici « Tendresses » 

« Ferme doucement tes bras, comme une ceinture, sur moi. O touche, ô touche ma peau ainsi !
Ni l'eau, ni la brise de midi ne sont plus douces que ta main.

Aujourd'hui, chéris-moi, petite sœur, c'est ton tour. Souviens-toi des tendresses que je t'ai apprises la nuit dernière, et près de moi qui suis lasse agenouille-toi sans parler.

Tes lèvres descendent de mes lèvres. Tous tes cheveux défaits les suivent, comme la caresse suit le baiser. Ils glissent sur mon sein gauche ; ils me cachent tes yeux.

Donne-moi ta main, elle est chaude ! Serre la mienne, ne la quitte pas. Les mains mieux que les bouches s'unissent, et leur passion ne s'égale à rien. »

Dans les curiosités coquines qu'écrivit Pierre Louÿs se trouve le Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, écrit en 1917 et publié en 1927, à titre posthume. Un article de Libération présente ce Manuel... c'est ici : clic 

Un internaute a eu la bonne idée de nous en lire quelques extraits :

2 commentaires:

joseph a dit…

et Bilitis fut également un film réalisé par un photographe du flouté David Hamilton, en vogue dans ces années là, mais aussi mis en musique par Claude Debussy !

Celeos a dit…

Film qui ne semble d'ailleurs pas un chef d’œuvre, où se sont égarés Bernard Giraudeau et Mathieu Carrière, hélas. La musique n'était pas que de Debussy, mais aussi de Francis Lai, sirop poisseux propre à couper tout désir érotique. Je crois que le bon goût a oublié David Hamilton aujourd'hui. Le filtre du temps est parfois heureux !