Le Supplément de Canal+ nous offre souvent de belles interventions le dimanche.
Je souhaite saluer le reportage consacré à Erri de Luca qui a rappelé - c'était nécessaire - la belle personnalité de cet écrivain italien.
Actuellement en procès en Italie, on lui reproche d'avoir dit que la ligne TGV Lyon-Turin doit être sabotée. Procès contre la liberté de parole, contre l'opinion selon laquelle cette ligne est absurde : un tunnel de 50 kilomètres de long doit être percé sous la montagne. Outre le coût faramineux d'une ligne qui ne sera jamais rentable, le percement de ce tunnel entraînera le bouleversement de la vallée de Suse et libèrera des poussières d'amiante qui empoisonneront toute la vallée jusqu'à Turin.
En dépit du fait que cette lutte contre la ligne TGV paraît hautement justifiée, l'inacceptable est ce procès pour avoir publiquement contesté le projet. On ne s'en étonnera pas : les sociétés du béton seront les vraies bénéficiaires de ces travaux d'Hercule inutiles. On ne connaît que trop les nombreux projets bétonniers payés par les contribuables et repayés plusieurs fois pour démanteler en fin de compte des travaux qui n'étaient que le délire mégalomaniaque de quelques technocrates.
Mais, au-delà du cas présent de la ligne TGV, l'absolu scandale est le procès d'opinion fait à Erri de Luca : nos sociétés sont devenus inquiétantes, où les mots apparaissent autant que des actes, pire que des actes.
Si l'Italie est un pays magnifique, généreux, hospitalier dans les manières de ses habitants, ses institutions semblent ne s'être jamais vraiment remises des "années de plomb", mais, en tout cas, très tolérantes aux positions d'extrême droite, xénophobes, homophobes.
De passage à Rome il y a quelque temps, j'y ai croisé des manifestations effrayantes dans lesquelles s'expriment les propos les plus rétrogrades, et notamment, portée par l'actuel leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini épaulé par le MSI, héritier du fascisme, la fameuse théorie du "remplacement", destinée à frapper les esprits : il s'agit de faire croire que, progressivement, les populations "autochtones" seraient remplacées par des populations immigrées et que la culture, le droit, etc. seraient alors mis en défaut par les pratiques culturelles des immigrés devenant majoritaires. Cette propagande ressemble fort à l'idéologie qui avait cours dans les années 1930, en France, en Allemagne. On ne sait que trop ce qui s'en est suivi.
Restons vigilants, et lisons et relisons Erri de Luca qui est un écrivain de très grand talent. Je termine actuellement la lecture de son roman Le jour avant le bonheur. J'en ferai une petite recension dans Véhèmes.
Plus de précisions sur le mouvement NO-TAV dans Wikipédia : ici
Je souhaite saluer le reportage consacré à Erri de Luca qui a rappelé - c'était nécessaire - la belle personnalité de cet écrivain italien.
Actuellement en procès en Italie, on lui reproche d'avoir dit que la ligne TGV Lyon-Turin doit être sabotée. Procès contre la liberté de parole, contre l'opinion selon laquelle cette ligne est absurde : un tunnel de 50 kilomètres de long doit être percé sous la montagne. Outre le coût faramineux d'une ligne qui ne sera jamais rentable, le percement de ce tunnel entraînera le bouleversement de la vallée de Suse et libèrera des poussières d'amiante qui empoisonneront toute la vallée jusqu'à Turin.
En dépit du fait que cette lutte contre la ligne TGV paraît hautement justifiée, l'inacceptable est ce procès pour avoir publiquement contesté le projet. On ne s'en étonnera pas : les sociétés du béton seront les vraies bénéficiaires de ces travaux d'Hercule inutiles. On ne connaît que trop les nombreux projets bétonniers payés par les contribuables et repayés plusieurs fois pour démanteler en fin de compte des travaux qui n'étaient que le délire mégalomaniaque de quelques technocrates.
Mais, au-delà du cas présent de la ligne TGV, l'absolu scandale est le procès d'opinion fait à Erri de Luca : nos sociétés sont devenus inquiétantes, où les mots apparaissent autant que des actes, pire que des actes.
Si l'Italie est un pays magnifique, généreux, hospitalier dans les manières de ses habitants, ses institutions semblent ne s'être jamais vraiment remises des "années de plomb", mais, en tout cas, très tolérantes aux positions d'extrême droite, xénophobes, homophobes.
De passage à Rome il y a quelque temps, j'y ai croisé des manifestations effrayantes dans lesquelles s'expriment les propos les plus rétrogrades, et notamment, portée par l'actuel leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini épaulé par le MSI, héritier du fascisme, la fameuse théorie du "remplacement", destinée à frapper les esprits : il s'agit de faire croire que, progressivement, les populations "autochtones" seraient remplacées par des populations immigrées et que la culture, le droit, etc. seraient alors mis en défaut par les pratiques culturelles des immigrés devenant majoritaires. Cette propagande ressemble fort à l'idéologie qui avait cours dans les années 1930, en France, en Allemagne. On ne sait que trop ce qui s'en est suivi.
Restons vigilants, et lisons et relisons Erri de Luca qui est un écrivain de très grand talent. Je termine actuellement la lecture de son roman Le jour avant le bonheur. J'en ferai une petite recension dans Véhèmes.
Celeos
Plus de précisions sur le mouvement NO-TAV dans Wikipédia : ici
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