Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

dimanche 21 juin 2015

Humeurs kyriakiennes

Les récents événements en Occident, en France en particulier, le montrent :








Le 21 juin, hélas c'est la « Fête de la musique » idée saugrenue d'un ancien ministre de la culture prétendument socialiste qui nous imposa de supporter les infâmes prestations de braillage dans les rues, avant que, devant l'inanité d'une telle initiative, on remplace les bénévoles du pipeau par des groupes « professionnels » tout aussi affligeants ! Tout cela ne permit qu'une chose : faire disparaître, progressivement, l'enseignement de la musique, et des arts en général, dans les écoles. Les parents plus motivés peuvent ainsi mettre les enfants dans des conservatoires ou des écoles de musique. Les autres...

Et dans cette Europe de Panurge, les autres pays européens reprirent l'idée ! Mon dieu, qu'elle était bonne !
J'ai ouvert mon poste de télévision par hasard — quelle très mauvaise idée, je vais prochainement le jeter pour le recyclage — et suis tombé (et ça fait très mal) sur Patrick Sébastien à Nice faisant la bise à Christian Estrosi pour une fête de la musique à la niçoise, sous les sifflements de désapprobation du public. Quelle pissaladière ratée ! J'ai éteint mon poste illico, bien évidemment.

Que tu es aigri, Celeos, me suis-je dit, me tutoyant moi-même avec familiarité ! Et puis j'ai regardé le site des InRocks, où j'ai trouvé opinion encore pire que la mienne. Je vous en livre un extrait :

« Pavés parfumés à la bière et au vomi, hommages embarrassants à Noir Désir ou Téléphone, citadins heureux de prendre le métro pour entendre les reprises de Dalida qu’ils exècrent à l’année, tolérance djembé, baignades urbaines décomplexées, futurs bacheliers en état d’ébriété qui refont l’épreuve de philo avec des punks à chiens trois fois plus cramés… Chaque année, la Fête de la Musique donne lieu à une inversion des pôles qui impose des scènes de dystopie incohérentes dans toutes les rues de France. »

Oui, vous aurez remarqué que cet extrait comporte un lien vers Youtube et Dalida, parfaitement insupportable. Mais comme elle évoque « une taverne du vieux Londres », j'en profite pour donner plus bas une nouvelle qui me réjouit !

Le site des InRocks est ici : clic

La musique n'a pas besoin de fête pour être appréciée tous les jours, et autant que faire se peut sur Véhèmes. Pour cette matinée de dimanche, et pour une humeur d'ouverture au monde ferme et goûteuse, la kora de Sénégambie (une harpe utilisant la calebasse comme caisse de résonance) est une caresse dans les oreilles. Un morceau du regretté Lamine Konté.






Oui, chers lecteurs/trices, ce qui me réjouit, c'est ce qui nous vient ce jour de Londres.

Voici un extrait de L'Express :


" Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées dans la rue pour dénoncer la politique d'austérité de David Cameron, le 20/06/2015.
REUTERS/Suzanne Plunkett

Ce samedi, des milliers de Londoniens ont donné le top départ de ce qu'ils promettent être une véritable campagne de "désobéissance civile", contre la politique économique du gouvernement de David Cameron.

Deux jours après Athènes, plusieurs milliers de personnes manifestaient dans les rues de Londres samedi pour dénoncer eux-aussi la politique "d'austérité" du gouvernement conservateur de David Cameron, qui affrontait son premier rassemblement populaire d'ampleur depuis sa victoire aux législatives du 7 mai.


Ils sont très nombreux à dénoncer ce samedi la politique d'austérité de David Cameron.
Ils sont très nombreux à dénoncer ce samedi la politique d'austérité de David Cameron.
REUTERS/Peter Nicholls
Cette manifestation marque "le début d'une campagne de protestation, de grèves, d'actions directes et de désobéissance civile à travers le pays", a déclaré Sam Fairbairn, un responsable du groupe People's Assembly, à l'origine du rassemblement. "Nous n'aurons pas de répit avant que la cure d'austérité infligée au pays ne soit de l'histoire ancienne", a-t-il ajouté. Sur Twitter, l'événement est très relayé, figurant même parmi les sujets suscitant le plus de réactions dans le monde, via le hashtag #endausteritynow.Parti de la Banque d'Angleterre, au coeur de la City, quartier d'affaires de la capitale britannique, le cortège s'est ébranlé vers 13H15 locales (12H15 GMT) dans une ambiance festive et devait rejoindre dans l'après-midi le Parlement de Westminster, a constaté un journaliste de l'AFP. "L'austérité ne marche pas", "Non aux coupes budgétaires" ou "Dehors les Tories", pouvait-on lire sur les pancartes des participants, dont certains dansaient ou jouaient du tambour.
Les coupes budgétaires du gouvernement Cameron ont un "effet dramatique" sur toute la société britannique, a estimé Sian Bloor, enseignante dans une école primaire de Trafford, près de Manchester (ouest). "Les enfants viennent à l'école avec la crainte de se faire expulser de leurs logements (...) parce que les prestations sociales de leurs parents sont coupées", a-t-elle ajouté. "

Plus à lire ici : clic

9 commentaires:

Silvano a dit…

Nous sommes en phase, concernant la fête de la musique ; voir ma livraison du jour sur le sujet, qui devrait vous amuser.
Dans ma rue, annuellement, c'est l'horreur : le restaurant africain installe une sono avec disc jockey à même le trottoir ; j'ai donc un boîte de nuit dans mon salon. Je cherche le transformateur Edf pour commettre un acte terroriste...

joseph a dit…

Tout n'est pas à jeter dans les émissions musicales télévisées de ce jour de fête de la musique! je me réjouis d'écouter le concert de John Williams sur ARTE ce soir... et ma radio préférée Classic 21 offre une journée spéciale "100 meilleurs albums (rock) choisis par les auditeurs!

Celeos a dit…

Et votre idée de publier la chanson de Frédéric Fromet est excellente, cher Silvano.
Non, tout n'est pas à jeter, Joseph, ce serait à désespérer ! Mais malchance, ma parabole satellite est capricieuse (les excès du mistral, sans doute...) et je ne capte plus grand chose d'intéressant : j'ai toutefois une excellente discothèque !

estèf a dit…

Dès son lancement, la fête de la musique jouait sur le facile jeu de mots faites de la musique , on ne pouvait récolter mieux...

Celeos a dit…

Et on n'a pas été au faîte de la gloire, pour rester dans les jeux de mots à deux balles...

The Narrow Corner a dit…

La musique, c'est comme le sport : il faut en faire, et cesser de les infliger comme des coups de trique à ceux qui n'ont rien demandé. Cette "fête de la musique" est un supplice ! Grâce !

Celeos a dit…

Vous parlez de bon sens, Franck !

Silvano a dit…

Ils ont encore perpétré leur forfait dans ma rue, avec force décibels, pourrissant la soirée de tous les habitants pour faire danser, au plus chaud de la soirée, une quarantaine de personnes. Là, il s'agit de vendre quelques boissons supplémentaires ; je préfère encore le petit jeune qui beugle "Imagine" au coin d'une rue. Surtout s'il est joli, auquel cas je lui indique un bon professeur de musique ;)

Celeos a dit…

J'ai souvenir d'un passage à Paris un 21 juin : j'ai dû traîner de rue en rue, de lieu en lieu, sans jamais trouver une prestation convaincante, jusqu'à une chorale gay qui se produisait place des Vosges. J'étais tout aussi dépité que navré de ces manifestations un peu obligatoires et terriblement conventionnelles. Et je n'y ai même pas vu de beaux garçons !