Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

vendredi 1 avril 2016

La rose pourpre du Caire

L'un des plus jolis films de Woody Allen est La rose pourpre du Caire, sorti en 1985. Le scénario interroge les rapports entre fiction et réalité par le truchement du cinéma. Une jeune femme, jouée par Mia Farrow, se réfugie dans le rêve qu'apporte le cinéma. Arrive l'impossible : l'un des héros du film, interprété par Jeff Daniels, sort de l'écran et prend sous sa coupe la jeune Cecilia qui n'en demandait pas tant.
Ce télescopage entre le monde réel et la fiction devient un véritable enjeu philosophique : qu'est-ce que le réel, qu'est-ce que la fiction, et se peut-il que la fiction, pur produit de l'esprit, puisse avoir une prégnance telle que la fiction investit la réalité ?
Un petit exemple : lorsque Barbara chantait Nantes, où son père était en train  de mourir, elle le faisait décéder dans la chanson rue de la Grange au loup. Mais la rue n'existait pas : c'était une pure invention de Barbara. Quelques années plus tard, et sous la force de la chanson qui avait pris réalité dans l'émotion populaire, la ville de Nantes s'est crue obligée de baptiser une rue du nom de rue de la Grange au Loup...


4 commentaires:

palomar a dit…

Tout à fait d'accord pour dire que c'est un des plus beaux films du grand Woody, très poétique.

Celeos a dit…

Heureux de voir qu'une fois de plus, en matière de cinéma, nos avis convergent, Palomar (tiens, je fais du Silvano aujourd'hui) !

estèf a dit…

A part Intérieurs, je n'ai jamais accroché aux films de Woody dont j'ai toujours trouvé la réputation surfaite avec beaucoup de critiques complaisantes en France. Ça me rappelle une anecdote, à l'époque de La rose pourpre était également sorti Rendez-vous de Téchiné avec Juliette Binoche et Lambert Wilson, que j'avais beaucoup aimé. Dans ces deux films, il y avait un télescopage entre réalité et fiction, pour reprendre les termes de Celeos. Sur ce point, la critique avait encensé Woody Allen et mis à terre Téchiné.

Celeos a dit…

C'est sûr, Wooddy Allen n'a pas fait que des chefs d’œuvres, trop agité, sans doute, obsédé par ce besoin de produire des films.
J'ai raté Rendez-vous et ne peux en parler. Mais ce sont des cinémas trop différents pour être comparés sans doute. Sur ce point la critique n'est pas toujours pertinente, loin s'en faut !