Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

samedi 12 mars 2016

Themistoklis - un Taqsim

Voici déjà quelque temps que je n'ai pas évoqué la Grèce.
Non que je l'oublie «Si je t'oublie, Ellada, que ma langue se dessèche...» !
Je manque de temps tout simplement et les contraintes professionnelles notamment sont bien chronophages...
J'ai des nouvelles régulières de mes amis : les marrons glacés envoyés pour Noël, les nougats, confiseries inconnues en Grèce, sont bien arrivés. La vie continue malgré les difficultés, et le comportement éthique des Grecs est toujours aussi admirable, que ce soit à Lesbos où les Lesbiens et Lesbiennes (ne souriez pas !) accueillent toujours avec une grande constance les réfugiés, ou à Athènes vers laquelle ils sont renvoyés. Peut-être raconterai-je mon passage à la place Victoria, à Athènes où je suis allé à Toussaint dernier, rencontrer quelques personnes dans l'attente d'un avenir plus serein.
Je ne crois pas beaucoup aux médailles, prix et légions d'honneurs qui sont des symboles dévalués (comment dire son indignation supplémentaire envers ce gouvernement pour la Légion attribuée au grand exécuteur de l'Arabie Saoudite ?) Néanmoins, si le prix Nobel de la Paix a encore un sens, qu'il soit attribué à tous ces gens de coeur, à Lampedusa, à Lesbos, qui n'hésitent pas à rappeler que le sens de l'humanité n'est pas de dresser des murs et des barrières, mais d'accueillir avec leurs pauvres moyens ceux qui ont tout abandonné.
Les choses ont-elles changé depuis cette fameuse photographie du petit Aylan ? Non ! Comment le pourraient-elles ?

« Six mois après la photo du petit Aylan, rien n'a changé. L'Europe se déchire autour des migrants, les frontières se ferment. Et à Lesbos, la mer continue de rejeter des cadavres. Deux enfants meurent par jour en moyenne sur les côtes grecques. Le photographe Aris Messinis les a vues, ces petites dépouilles. Et les a même portées. Reportage. »


Un article de L'Obs à lire ici : clic

La vie continue toutefois. Comme Zorba, continuons à chanter, à danser contre le malheur.
J'ai trouvé une suite de  χάντρες (perles) dues à un jeune musicien, nommé Themistoklis, qui manie aussi bien le bouzouki que le saz ou le baglama. De plus, non content de nous réjouir les oreilles, il nous ravit les yeux de son joli minois. Écoutez, enjoyez ! C'est un taqsim, c'est-à-dire une introduction musicale, en générale plus lente, qui précède une danse ou une chanson.




5 commentaires:

Silvano a dit…

vraiment très enjoyant.

Celeos a dit…

Je pense pouvoir dire qu'il y aura d'autres morceaux tout aussi enjoyants !

arthur a dit…

** je pense que les choses ont changé. Elles ont empiré.
**très beau , ce joli minois musicien, et son instrument dont il joue à merveille

Silvano a dit…

J'ai envoyé le lien à mon ami S.

Celeos a dit…

@Silvano : on ne peut que faire l'apologie de ce joli garçon. La voix demande encore quelques progrès sur d'autres vidéos, mais le bouzouki est parfaitement maîtrisé.

@Arthur : tu as raison, les choses ne peuvent de toute façon qu'empirer, mais les copains athéniens sont très réservés sur leur quotidien économique...