L'ambiance en France,
où le vieux fond catholique traditionaliste prend le pas d'une opinion
de plus en plus crispée, et où «l'opinion se fait d'après l'opinion», ainsi que l'
écrivait Cocteau, ne peut qu'inciter à prendre un peu d'air ailleurs, dans des pays de plus grande tolérance. Glissant sur des blogs à partir d'un blog a priori sympathique que je lis parfois, j'ouvre des yeux ébahis à la lecture de gens décidément décomplexés dans leurs attitudes rétrogrades. Je vais me soigner, et éviter de trop me promener sur les réseaux «sociaux», même ceux qui devraient user d'un minimum de précautions : je ne pense pas que le catholicisme traditionaliste soit très ouvert au monde gay.
L'air de Florence m'a ainsi paru un peu plus respirable. Je ne sais pourquoi la ville de Laurent le Magnifique conserve cette ambiance d'ouverture : c'est évidemment très subjectif, mais l'impression d'amabilité des gens, le temps que l'on prend à vivre dans une relative quiétude dans un ensemble de palais parmi les plus somptueux de la Renaissance italienne apporte la sérénité qu'on ne retrouve pas en France, et ce n'est pas l'actualité qui vient renverser ce sentiment.
Si le temps ne fut pas des meilleurs – mais nous sommes en hiver, n'est-ce pas ? – la période qui précède Noël est sans doute l'une des plus calmes pour apprécier des lieux qui, en d'autres saisons, conserve une prégnance touristique parfois pénible.
Je reviendrai pendant les jours qui viennent sur quelques beautés qui m'ont réjoui l'esprit. L'Italie, avec ses paradoxes, et notamment une présence beaucoup plus forte de l'église catholique italienne, paraît bien moins crispée que ceux qui, en France, se revendiquent du catholicisme. Ceux qu'Emmanuel Todd appelait «zombies» et qui sortent de leur léthargie pour se rapprocher sans complexe de l'extrême droite. A commencer en France par le chef de l'Etat.
Pour l'heure au temps de Noël, je me laisse aller à quelques rêveries, et m'intéressant aux mythologies, je reste fasciné par celles dont l'Europe et la Méditerranée ont hérité. Je ne sais ce qui restera de Star wars d'ici quelques centaines d'années. J'espère que les héritages antiques, musulmans, chrétiens, bouddhiques, etc. seront encore à même de nourrir l'imaginaire des générations à venir.
Pour ce jour de Noël, ce Christ magnifique, attribué à Michelangelo Buonarotti, daté de 1495-1497 m'a paru à même d'inaugurer cette série de billets sur Florence. Encore une fois je suis réboursier (je fais les choses à rebours) : c'est l'enfant Jésus, dans la tradition chrétienne qu'on a l'habitude de présenter à Noël. Je préfère présenter le jeune homme dont la beauté prêtée par l'artiste est à même de s'inscrire dans la continuité des éphèbes antiques, dont les tribulations sont également celles des héros de l'Antiquité. Que Jésus soit un lointain cousin de Prométhée me plaît assez. Et, allez savoir, le frère de Dionysos ?
L'air de Florence m'a ainsi paru un peu plus respirable. Je ne sais pourquoi la ville de Laurent le Magnifique conserve cette ambiance d'ouverture : c'est évidemment très subjectif, mais l'impression d'amabilité des gens, le temps que l'on prend à vivre dans une relative quiétude dans un ensemble de palais parmi les plus somptueux de la Renaissance italienne apporte la sérénité qu'on ne retrouve pas en France, et ce n'est pas l'actualité qui vient renverser ce sentiment.
Michelangelo Buonarotti (att.) Il Christo - 1495-1497 |
Si le temps ne fut pas des meilleurs – mais nous sommes en hiver, n'est-ce pas ? – la période qui précède Noël est sans doute l'une des plus calmes pour apprécier des lieux qui, en d'autres saisons, conserve une prégnance touristique parfois pénible.
Je reviendrai pendant les jours qui viennent sur quelques beautés qui m'ont réjoui l'esprit. L'Italie, avec ses paradoxes, et notamment une présence beaucoup plus forte de l'église catholique italienne, paraît bien moins crispée que ceux qui, en France, se revendiquent du catholicisme. Ceux qu'Emmanuel Todd appelait «zombies» et qui sortent de leur léthargie pour se rapprocher sans complexe de l'extrême droite. A commencer en France par le chef de l'Etat.
Pour l'heure au temps de Noël, je me laisse aller à quelques rêveries, et m'intéressant aux mythologies, je reste fasciné par celles dont l'Europe et la Méditerranée ont hérité. Je ne sais ce qui restera de Star wars d'ici quelques centaines d'années. J'espère que les héritages antiques, musulmans, chrétiens, bouddhiques, etc. seront encore à même de nourrir l'imaginaire des générations à venir.
Pour ce jour de Noël, ce Christ magnifique, attribué à Michelangelo Buonarotti, daté de 1495-1497 m'a paru à même d'inaugurer cette série de billets sur Florence. Encore une fois je suis réboursier (je fais les choses à rebours) : c'est l'enfant Jésus, dans la tradition chrétienne qu'on a l'habitude de présenter à Noël. Je préfère présenter le jeune homme dont la beauté prêtée par l'artiste est à même de s'inscrire dans la continuité des éphèbes antiques, dont les tribulations sont également celles des héros de l'Antiquité. Que Jésus soit un lointain cousin de Prométhée me plaît assez. Et, allez savoir, le frère de Dionysos ?
10 commentaires:
Le chef de l'Etat, en France, "se rapproche de l'extrême droite" ? Je vous ai bien lu ?
Vous aurait-il échappé, AC, que l'extrême droite se félicite de l'inscription de la déchéance de nationalité etc. dans le projet de réforme constitutionnelle ; que par ailleurs les restrictions de libertés fondamentales de manifester rappellent des périodes sinistres. Je ne sais pas comment vous appelez ça... Après tout Doriot aussi avait été à gauche !
Je suis absolument contre cette loi d'exception, mais je ne pense pas qu'il s'agit d'un "rapprochement avec l'extrême droite" ; Doriot ? Même Mélanchon n'oserait pas l'allusion.
Sinon, pour respirer un peu, c'est en décembre que j'ai le mieux apprécié Florence, et que j'y ai, moi aussi, découvert ce Christ fort peu... catholique.
Et le bain-à-remous de l'hôtel Caravaggio : mais ça, c'est une autre histoire.
Il faut lire, écouter et entendre les réactions justifiées des proches du pouvoir dont le trouble est plus que palpable. D'autres restent dans un silence affligé. Je n'ai pas encore entendu Robert Badinter. S'agissant d'un "symbole", sa force, ajoutée à une politique qui n'a fait que favoriser la paupérisation, le malaise populaire, le mal-être profond des enseignants qui subissent un autoritarisme sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont autant d'éléments qui clivent la société française, renvoyant les plus désespérés dans les bras du pire.
Quant à Doriot, je ne l'aurais pas cité sans savoir que cela piquerait notre ami AC. Vous savez que j'aime provoquer les esprits trop complaisants. N'empêche, relisez Gérard Noiriel sur la période en question !
Vous aurez peut-être l'occasion de me raconter le bonheur du bain à remous...
Quelqu'un pourra t'il m'expliquer un jour pourquoi il y a souvent traitement différent vis à vis des appellations extrème-droite et extrème-gauche?
Peut-être parce que ce n'est pas tout à fait la même chose, Joseph, notamment dans la relation au sens de l'humanité...
je pensais surtout aux faits réels reprochés aux uns , mais rarement évoqués pour les autres!
Pouvez-vous préciser votre pensée, Joseph ?
je pense que chaque régime catalogué d'extrème droite ou d'extrème gauche a son lot de cadavres et de non respect de ce qui lui était différent , je pense aux épurations staliniennes, aux goulags, aux travaux et marches forcées sous Maozetong; mais je suis sans doute , malgré mon âge, peu expert en la matière, la gauche semblant extrème droite quand elle se permet tous les traitements au nom de l'Etat , alors que tout anarchiste de gauche voudra mettre l'Etat hors d'état de règner! de chaque côté c'est de toute façon celui qui ne rentre pas dans le moule qui paiera les pots cassés
De ce point de vue, vous avez sans doute raison Joseph. Reste à savoir, sous l'angle de la sociologie politique, si justement les élites ne se droitisent pas : elles persuadées, sous l'influence d'une philosophie spencerienne qui conforte leurs intérêts de classe, qu'elles sont la tête de la nation, et parlant faussement au nom du peuple, décident hors de tout système démocratique ce qui doit être bon pour le peuple. Mais, dès lors, on ne peut plus parler d' extrême gauche ni de gauche, puisque le système alors mis en place défend les intérêts de nomenclatures. C'est une erreur factuelle de considérer le stalinisme ou le maoisme comme des régimes d'extrême gauche, puisqu'il ne s'est agi que de maintenir le même type de structure hyperautoritaire qui prévalait auparavant : tsarisme pour la Russie, impérialisme pour la Chine. Il ne s'agit pas de mettre hors d'état de nuire l'Etat : ce serait une erreur ! L'Etat est la structure qui maintient la cohésion sociale. Il s'agit davantage de rééquilibrer les fonctions de l'Etat : réduire au strict nécessaire la fonction de la "violence légitime", mais accroître la fonction sociale, éducative et développer les centres de décision de manière décentralisée en un système fédératif davantage garant du contrôle des citoyens.
Je connais très mal le système belge, mais la France, qui apparaît nostalgique depuis longtemps de l'Ancien régime, en est loin en tout cas !
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