Nice blessée, plus que blessée...
Je me suis endormi hier soir en lisant qu'un camion fou avait foncé sur la foule. J'ai pensé à un simple fait divers, et n'ai pas voulu en savoir davantage. C'est ce matin, en écoutant la radio, que le pire s'est confirmé.
Les médias s'étaient un temps réjouis que l'Euro de foot se soit déroulé dans une relative sérénité, incidents marseillais mis à part entre Russes et Britanniques. Ce silence ne valait rien qui vaille. Je n'ai pas de commentaire à faire sur l'événement, et d'autant moins que les gloseurs qui se succèdent dans les médias, politiques, criminalistes et autres bavards me semblent indécents. Evidemment, l'état d'urgence sera reconduit pour une efficacité que l'on sait, et seul persiste le sentiment que le monde a vraiment basculé, avec des scénarios improbables que l'on ne pensait visibles que dans des thrillers américains.
Je pense à Nice, ville où j'ai des attaches, mais j'ai été rassuré. Il n'empêche : je n'irai plus vers les Arènes de Cimiez, ou promener dans les vieilles rues de manière aussi innocente que d'habitude. Je saurai que là, tout proche, cette horreur se sera déroulée, et que n'importe où, d'ailleurs, une autre espèce de folie meurtrière pourra advenir, sans qu'on puisse s'en prévenir, comme une peste qu'on pourra contracter aussi facilement que l'on respire encore un peu.
Nice, ville grecque, Nice occitane, Nice italienne avec le souvenir de Garibaldi, toujours présent, à peine a-t-on traversé la place qui porte son nom, sortant du MAMAC, Nice où l'on déambulait jusqu'au restaurant Acchiardo. Nice fait partie de ces lieux que l'on croit intangibles, protégés par une sorte de folklore que l'on croit consensuel. Rien n'est consensuel.
Joseph et Silvano soulignent l'en-tête de Véhèmes : « Parfois on aimerait, face à la violence du monde...». Quand j'ai créé Véhèmes, cette phrase n'était pas prophétique : la violence était déjà là, peut-être depuis les débuts du monde. Mais on la remarquait moins, elle n'était pas vraiment en Occident, mis à part un forcené ou deux de temps en temps. Je fais partie des gens qui ont une longue mémoire. Il y a un grand livre illustré, un album des faits de violence, quels que soient les lieux où ils se sont déroulés. Nice s'y est rajoutée.
Un scénario se dessine. Un petit mec fruste. Il est marié, il a trois enfants. Sa femme a assez à faire avec les mômes, et n'a pas le temps de s'occuper du mec. Le mec, pour sa femme, c'est pour faire les mômes, après, ça sert plus à rien. Il essaie de lui dire qu'il existe encore, qu'il est jeune, qu'il a envie de faire l'amour. Il ne sait pas le dire: il n'a pas les mots. Elle, elle ne sait pas ce que c'est que de jouir. Son plaisir, c'est d'être avec les mômes, ceux qui lui disent vraiment ce qu'elle est : une femme, une mère. Le mec, le papa, il n'est pas souvent là. Il préfère les potes, juste quelques potes, qui lui disent ce qu'il est. Papa ? Le terme ne lui parle pas. Il s'en fout. Et comme il ne sait pas dire les choses, parfois, il est violent, il essaie de faire l'amour de force. Elle, elle ne veut pas. Elle ne le désire plus. Son désir, ce sont les enfants. Ils sont sa chair, ils ont bu son lait. Comme son mec a été violent, elle est allée voir une association qui lui a conseillé de ne pas rester avec lui s'il est violent. Il peut parfois être violent aussi avec les enfants, ceux qui la séparent de lui, et elle a peur qu'il s'en prenne aux enfants. Elle veut le quitter. Quelque temps après elle l'a quitté avec les enfants. Il lui faisait trop peur. Il était trop violent.
Il s'est retrouvé seul, dans un appartement vide. Il a bu des bières. Il n'est pas religieux, la religion il s'en fout, c'est des conneries. Mais il ressasse sa vie qui l'a amené là. Il y a trois mois, il était énervé. Sur la route, un con lui a fait une queue de poisson. Il était dans un pick-up chargé des matériaux qu'il lui restait du chantier. Il a voulu rattraper le type. Il a accéléré. Il l'a dépassé, et l'a forcé à s'arrêter pour s'expliquer. Le ton a monté, et comme il ne sait pas trouver les mots pour dire les choses, il a crié, il a insulté. Il a pris une palette de bois qu'il avait dans son pick-up et l'a jetée à la tête du type qui lui avait fait une queue de poisson. Et puis il est reparti. Le type n'a pas été blessé. Il s'est écarté. Mais il est allé porter plainte, et le petit mec s'est retrouvé devant le juge en correctionnelle. Il s'est pris six mois, avec sursis, car le type n'avait pas été blessé.
Humilié, une vie qui n'a pas de sens. Une femme partie avec les gamins. Une merde. Tous des cons. Il avait un travail, il a failli le perdre à cause de la justice. Il a essayé d'expliquer à son patron. Il lui a dit que c'était l'autre con qui lui avait fait une queue de poisson. Le patron aussi le prend pour une merde. Exister. Exister sur la route, avec un moteur. c'est là qu'il existe. C'est là, depuis un engin, qu'il est plus haut que les autres. Lors d'une dernière livraison, il avait poussé le moteur. Il dépassait les 130. Avec un engin à pleine puissance, c'est une sensation formidable. Pousser le moteur. Ne pas s'arrêter. Contre les cons. Contre les femmes. Contre les enfants. Exister avec un nom en gros dans les journaux.
A Saint-Laurent, il a pris sa carte de crédit. Il a loué un camion. Il a poussé le moteur. Depuis Saint-Laurent, tout le long, on voit la mer. On voit au loin les lumières des bateaux. On sent les embruns. Limité à 70 tout le long, puis 50. On va doucement. Il ne sait pas le dire tout cela. Il le sent seulement. Il est arrivé au niveau de la promenade. Il a coincé le pied sur l'accélérateur. Il aura son nom dans les journaux. On dira que c'est pour la religion. Il s'en fout. Il aura son nom dans les journaux.
Je me suis endormi hier soir en lisant qu'un camion fou avait foncé sur la foule. J'ai pensé à un simple fait divers, et n'ai pas voulu en savoir davantage. C'est ce matin, en écoutant la radio, que le pire s'est confirmé.
Les médias s'étaient un temps réjouis que l'Euro de foot se soit déroulé dans une relative sérénité, incidents marseillais mis à part entre Russes et Britanniques. Ce silence ne valait rien qui vaille. Je n'ai pas de commentaire à faire sur l'événement, et d'autant moins que les gloseurs qui se succèdent dans les médias, politiques, criminalistes et autres bavards me semblent indécents. Evidemment, l'état d'urgence sera reconduit pour une efficacité que l'on sait, et seul persiste le sentiment que le monde a vraiment basculé, avec des scénarios improbables que l'on ne pensait visibles que dans des thrillers américains.
Je pense à Nice, ville où j'ai des attaches, mais j'ai été rassuré. Il n'empêche : je n'irai plus vers les Arènes de Cimiez, ou promener dans les vieilles rues de manière aussi innocente que d'habitude. Je saurai que là, tout proche, cette horreur se sera déroulée, et que n'importe où, d'ailleurs, une autre espèce de folie meurtrière pourra advenir, sans qu'on puisse s'en prévenir, comme une peste qu'on pourra contracter aussi facilement que l'on respire encore un peu.
Nice, ville grecque, Nice occitane, Nice italienne avec le souvenir de Garibaldi, toujours présent, à peine a-t-on traversé la place qui porte son nom, sortant du MAMAC, Nice où l'on déambulait jusqu'au restaurant Acchiardo. Nice fait partie de ces lieux que l'on croit intangibles, protégés par une sorte de folklore que l'on croit consensuel. Rien n'est consensuel.
Joseph et Silvano soulignent l'en-tête de Véhèmes : « Parfois on aimerait, face à la violence du monde...». Quand j'ai créé Véhèmes, cette phrase n'était pas prophétique : la violence était déjà là, peut-être depuis les débuts du monde. Mais on la remarquait moins, elle n'était pas vraiment en Occident, mis à part un forcené ou deux de temps en temps. Je fais partie des gens qui ont une longue mémoire. Il y a un grand livre illustré, un album des faits de violence, quels que soient les lieux où ils se sont déroulés. Nice s'y est rajoutée.
Parle-moi. Dis moi tout ce qu'on pourra se dire dans le chant de la mer. (Promenade des Anglais, Celeos, octobre 2014, première publication 1er novembre 2014) |
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Un scénario se dessine. Un petit mec fruste. Il est marié, il a trois enfants. Sa femme a assez à faire avec les mômes, et n'a pas le temps de s'occuper du mec. Le mec, pour sa femme, c'est pour faire les mômes, après, ça sert plus à rien. Il essaie de lui dire qu'il existe encore, qu'il est jeune, qu'il a envie de faire l'amour. Il ne sait pas le dire: il n'a pas les mots. Elle, elle ne sait pas ce que c'est que de jouir. Son plaisir, c'est d'être avec les mômes, ceux qui lui disent vraiment ce qu'elle est : une femme, une mère. Le mec, le papa, il n'est pas souvent là. Il préfère les potes, juste quelques potes, qui lui disent ce qu'il est. Papa ? Le terme ne lui parle pas. Il s'en fout. Et comme il ne sait pas dire les choses, parfois, il est violent, il essaie de faire l'amour de force. Elle, elle ne veut pas. Elle ne le désire plus. Son désir, ce sont les enfants. Ils sont sa chair, ils ont bu son lait. Comme son mec a été violent, elle est allée voir une association qui lui a conseillé de ne pas rester avec lui s'il est violent. Il peut parfois être violent aussi avec les enfants, ceux qui la séparent de lui, et elle a peur qu'il s'en prenne aux enfants. Elle veut le quitter. Quelque temps après elle l'a quitté avec les enfants. Il lui faisait trop peur. Il était trop violent.
Il s'est retrouvé seul, dans un appartement vide. Il a bu des bières. Il n'est pas religieux, la religion il s'en fout, c'est des conneries. Mais il ressasse sa vie qui l'a amené là. Il y a trois mois, il était énervé. Sur la route, un con lui a fait une queue de poisson. Il était dans un pick-up chargé des matériaux qu'il lui restait du chantier. Il a voulu rattraper le type. Il a accéléré. Il l'a dépassé, et l'a forcé à s'arrêter pour s'expliquer. Le ton a monté, et comme il ne sait pas trouver les mots pour dire les choses, il a crié, il a insulté. Il a pris une palette de bois qu'il avait dans son pick-up et l'a jetée à la tête du type qui lui avait fait une queue de poisson. Et puis il est reparti. Le type n'a pas été blessé. Il s'est écarté. Mais il est allé porter plainte, et le petit mec s'est retrouvé devant le juge en correctionnelle. Il s'est pris six mois, avec sursis, car le type n'avait pas été blessé.
Humilié, une vie qui n'a pas de sens. Une femme partie avec les gamins. Une merde. Tous des cons. Il avait un travail, il a failli le perdre à cause de la justice. Il a essayé d'expliquer à son patron. Il lui a dit que c'était l'autre con qui lui avait fait une queue de poisson. Le patron aussi le prend pour une merde. Exister. Exister sur la route, avec un moteur. c'est là qu'il existe. C'est là, depuis un engin, qu'il est plus haut que les autres. Lors d'une dernière livraison, il avait poussé le moteur. Il dépassait les 130. Avec un engin à pleine puissance, c'est une sensation formidable. Pousser le moteur. Ne pas s'arrêter. Contre les cons. Contre les femmes. Contre les enfants. Exister avec un nom en gros dans les journaux.
A Saint-Laurent, il a pris sa carte de crédit. Il a loué un camion. Il a poussé le moteur. Depuis Saint-Laurent, tout le long, on voit la mer. On voit au loin les lumières des bateaux. On sent les embruns. Limité à 70 tout le long, puis 50. On va doucement. Il ne sait pas le dire tout cela. Il le sent seulement. Il est arrivé au niveau de la promenade. Il a coincé le pied sur l'accélérateur. Il aura son nom dans les journaux. On dira que c'est pour la religion. Il s'en fout. Il aura son nom dans les journaux.
9 commentaires:
Seriez- vous avocat, maitre Véhèmes , quand je lis votre aptitude à cerner la vie des gens simples qu'on mal traite - et c'est à dessein que je sépare les mots - ? C'est un récit émouvant , et si maintenant vous , qui avez si bien chanté Nice , et sondé le cerveau de feu le "responsable du massacre" , si vous nous faisiez frissonner en contant quelques derniers moments des victimes ?
Ne vous méprenez pas, Joseph, je ne suis en aucun cas un avocat de cet abruti assassin. J'ai seulement essayé d'imaginer ce qu'il peut y avoir dans un crâne à peu près vide, capable seulement de s'imaginer lui-même en "héros négatif". C'est, bien modestement dans mon texte, ce qu'avait fait en son temps Hannah Arendt, afin de rappeler cette banalité d'un basculement vers l'abjection.
Mais je voulais aussi sortir de ce simplisme qui interprète immédiatement cet attentat abject, je le répète. Ce qu'il me semble, c'est qu'on a tort de croire que les menaces viennent de l'extérieur parce que le "mal" serait à l'extérieur. C'est tout le contraire: les menaces sont "chez nous" parce que les causes réelles sont aussi "chez nous". Ce mal extérieur ne sert qu'à donner une explication rationnelle aux causes indicibles - parce qu'on ne veut pas les nommer - qui sont à l'intérieur.
Quant aux victimes, que je pleure, elles ont pour l'instant le silence pour les honorer, pour partager le chagrin que nous essayons de partager collectivement, et au delà de toute frontière.
Avocat n'est nullement synonyme de parti pris, seulement celui qui doit apporter l'éclairage indispensable à ce qui peut pousser un individu vers l'inconcevable ! comme je le répète, votre récit était remarquable dans ce qu'il permettait une approche différente et imaginait , ce à quoi on adhère onu non, chacun dispose de son libre arbitre! Comme je l'ai écrit ailleurs, une minute de silence pour les victimes c'est bien, se taire davantage , en aucun cas!
Mais l'avocat est un défenseur, ce que je ne saurais être à aucun prix. Si j'essaie d'apporter un éclairage, c'est en anthropologue qui prend un peu, juste un peu de distance. Mais oui, le libre arbitre existe, et rien ne justifie ce qui s'est passé. Après le silence, il faudra parler, et essayer de comprendre pourquoi dans nos sociétés se produit autant de violence individualisée. Συμφωνώ!
Quand il siège dans une Cour de Justice, un avocat peut être de la défense , mais ici il n'y aura pas procès puisque le décès mène à la fin des poursuites ! et vous ne vous êtes pas commis d'office, que je sache!
Certes, mais je ne me sens pas l'âme d'un avocat, fonction devenue, vous en convenez, inutile...
Mais non, la réalité est bien différente, elle est désormais banalement différente... une volonté de tuer au nom d'un dieu pour qui on a créé la plus idiote des grandes religions (mais il est interdit de le dire, il est interdit d'argumenter contre elle alors que la raison permet d'affirmer l'inanité de celle-ci, née dans un contexte historique et géographique précis -la sottise du ramadan en soi et en particulier dès qu'on s'approche du cercle polaire, mais Allah ne pouvait connaître l'existence de celui-ci, on ne peut pas tout savoir- qui n'est qu'une halakha comme la religion dont elle a pillé les préceptes mais sans avoir la logique ethnique de celle-ci et donc avec une volonté de conquête, de puissance, de mort ; et toutes les religions sont nées dans un contexte historique et géographique mais le bouddhisme et le christianisme sont avant tout des humanismes), longuement mûrie, avec des complices comme lui musulmans....
Et vous vous retrouvez avec une analyse négationniste tout à fait comparable à celle du fondamentaliste musulman Hani Ramadan hébergé par mon quotidien régional...
Et ni l'un ni l'autre vous n'aurez l'honnêteté de rectifier. Mais si l'un on comprend bien que c'est tout simplement parce que c'est sa sinistre idéologie islamique qu'il défend, je ne saisis pas le fondement de cette défense de ce qui est en train de tuer au sens propre notre société...
Ce soir Munich... peut-être de purs fous sans rapport avec votre islam (oui les autres sont aussi des fous, croire en cette religion relève déjà de la psychiatrie abréger sa vie en abrégeant celle des autres est toujours du domaine de la psychiatrie lourde)
Franck
Ouh, là, Franck, vous êtes prêt pour la croisade !
D'abord, quand j'ai écrit ce scénario, je me suis fondé sur les informations que j'avais à ce moment précis que la presse diffusait. S'il faut "rectifier", c'est-à-dire rajouter de nouvelles informations, je le fais sans problème : oui, c'est sans doute au nom d'un islam que ce garçon narcissique, violent, bisexuel, déjanté, shooté à différentes substances, a organisé de manière réfléchie cet attentat horrible.Il s'est fait aider, a repéré les lieux et a envisagé froidement comment jeter son camion sur la foule.
Peut-être a-t-il agi selon le principe de la taqiya, qui est une manière de se dissimuler en attendant le moment. C'est, à mon sens, une raison de plus de croire en un comportement schizophrénique. ça n'exonère en rien cet abruti de sa capacité de libre arbitre, et ce n'est pas contradictoire. Il y a des degrés dans la schizophrénie.
Il n'empêche : je trouve que l'esprit de croisade dont vous faites preuve emporte tout sur son passage, et oui, il existe des musulmans qui ont une autre conception de la religion. Pour autant ne me faites pas dire ce que je ne dis pas : si vous lisez mon blog, vous savez que je conchie toutes les religions : je suis strictement athée. Et je ne vous permets pas de dire "votre islam" qui n'est pas plus mien, qu'apparemment le vôtre. Mais je suis anthropologue et je sais aussi que les religions jouent un rôle important dans les représentations. Et l'islam n'est pas plus à éradiquer que les autres religions monothéistes, qui se retrouvent toutes dans une intolérance inacceptable. Reprenez l'histoire de ces religions si vous n'en êtes pas convaincu.
Humaniste, le christianisme et le bouddhisme ? Oui, peut-être. Vous trouverez toujours un exégète qui vous soutiendra le contraire, parce que ce sont des religions révélées et c'est là que le bât blesse : un dingue (Moïse, Paul de Tarse, Mahomet) prétend qu'il a entendu des voix, et que ces voix lui confère la légitimité de son action. Et c'est parti pour des guerres de religions. Vous rappelez-vous, entre autres la Saint-Barthélémy, les Croisades contre les Albigeois, contre les Musulmans (lisez Amin Maalouf, pour Les Croisades vues par les Arabes), les bûchers catholiques ou orthodoxes contre les juifs, les plus récents incendies de cinéma par des catholiques intégristes, etc.
Seuls un christianisme et un bouddhisme athées peuvent se targuer de valeurs humaines. Je n'y reviens pas, ce serait trop long.
(suite de mon commentaire)
Vous parlez de raison, ô combien avec justesse. Alors gardez vous-même cette raison et interrogez-vous sur les motifs autant extérieurs qu'intérieurs qui mettent actuellement les pratiquants d'un islam modéré, comme il existe un judaïsme et un catholicisme modérés, en porte-à-faux, de la même manière que l'a fait le FLN dans les pratiques de terreur qu'il a imposées au peuple algérien, pris entre le marteau du nationalisme français et l'enclume du nationalisme algérien d'un rare cruauté, autant d'un côté que de l'autre. Si on ne l'a pas encore compris dans les réminiscences de l'histoire française, l'enjeu est d'abord là.
Quant à Munich, c'est Bowling for Colombine qui se répètera encore soyons-en sûrs. Notre société mondialisée engendre ses propres monstres. La référence ensuite à telle ou telle religion ne devient plus qu'un épiphénomène qui cache les enjeux réels des sociétés qui n'intègrent plus, mais qui désintègrent. De manière tout aussi cruelle, certains individus sortent du bois, et ayant compris cette désintégration, la mettent en pratique en invoquant alors toute idéologie qui convient à leur représentation du négatif permettant de détruire partiellement cette société : la représentation du plaisir dont ils sont exclus avec la salle de spectacle du Bataclan, le symbole de cohésion nationale du feu d'artifice du 14 juillet, etc. Au nom de l'islam ou de n'importe quoi. C'est pareil.
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