Oui, il vaut mieux rire encore de ce que ce nouveau gouvernement prépare en matière de destruction des acquis sociaux ; après, il faut se préparer à la riposte, et tous azimuts !
J'avais dit que je ferais quelques petits commentaires : en voici déjà deux. D'abord, pour ce qui est encore un peu risible, la nomination de Nicolas Hulot. Il faudra qu'il se prépare pour les prochaines vacances de son poste (OK, le jeu de mot est pourri !), car je ne lui accorde qu'environ trois mois avant qu'il ne démissionne. En effet, le stock de couleuvres apprivoisées par Manu est important, et notre pauvre Nicolas Hulot ne pourra en avaler autant sans une indigestion totale. Jugeons-en : pas question pour le gouvernement de fermer la centrale pourrie de Fessenheim. On va également continuer l'aménagement du site de Bure. De toute façon, comme la société n'a pas d'avenir, on n'a même pas à se préoccuper de ce que les générations futures auront comme souci de gestion des déchets nucléaires.
Par ailleurs, concernant la fameuse transition énergétique, rien n'est vraiment prêt. Ce qui était préconisé autrefois était bien sûr dans le changement de sources d'énergie : géothermie, électricité solaire, fours solaires, etc., rien n'a vraiment été organisé après la COP 21 pour que les choses changent : on ne fait qu'augmenter la surface de routes et d'autoroutes, très rentables, et le chemin de fer et la «fercamisation» qui consiste à mettre sur rail les camions trop gourmands en énergie sont à la ramasse : le réseau ferré en France est complètement out. Quant à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, dont on sait qu'il s'agit d'un casus belli, on peut s'interroger : que dira Nicolas Hulot quand on lui opposera que «les gens» ont voté, même si le périmètre de cette consultation «démocratique» était pipé?
Attendons ainsi le départ de cette figure «populaire». C'est marrant, d'ailleurs, comme le populisme touche également certains journalistes : Hulot n'est pas présenté comme «compétent», mais «populaire»!
Deuxième exemple, mais qui devrait durer un peu plus longtemps que Nicolas Hulot, Françoise Nyssen, l'héritière d'Hubert Nyssen, fondateur des éditions Actes sud au ministère de la Culture. Les a priori sont favorables en ce sens que Françoise Nyssen - mais pourquoi pas Odile Jacob ? - est une entrepreneuse de talent. Après, on ne gère pas un service public comme une entreprise, et la maison Culture en France est sacrément en bordel après les coupes claires subies depuis ces dernières années, amorcées sous couvert de RGPP (révision générale des politiques publiques), mais appauvrissant partout les structures qui avaient connue l'embellie, parfois dispendieuse, sous les ministères Jack Lang.
Que fera donc, sans moyen réels, Françoise Nyssen ? Sa mission sera davantage de permettre la monétisation de la culture. Exit la notion d'exception culturelle à la française, exceptions faites dans le cinéma et le prix unique du livre qui restent des piliers de l'industrie cinématographique française et du maintien de quelques librairies. Ces dernières ne vont pas bien en France, et si l'économie du livre s'est portée quelques mois un peu mieux, la tendance lourde est un affaiblissement paradoxal : une masse toujours plus importante de titres édités, et un lectorat toujours plus fragile. C'est donc sur ce point que la ministre devra faire porter ses efforts et donner des moyens à son ministère pour renverser la tendance de cette faiblesse du lectorat. Malheureusement, la séparation des deux ministères de l'éducation et de la culture ne prêche pas en ce sens.
Question patrimoine, musées et autres billevesées, la tendance va également dans le sens d'un renforcement d'une culture parigot-parisienne : les moyens des musées nationaux seront maintenus tandis que les musées de province vont aller se raréfiant, voire en fermant, faute de moyens, exceptions faites pour quelques musées dont la notoriété draine vers eux des financements obligés.
J'ai toutefois l'intuition que le statut des intermittents du spectacle, qui n'est toujours pas réglé pour le patronat, connaîtra de nouvelles attaques puisqu'il s'agit d'une part de revoir de manière drastique le système paritaire des allocations chômage et d'autre part de s'attaquer plus symboliquement aux chômeurs. La réforme du code du travail qui doit connaître une nouvelle phase pendant l'été sera certainement l'un des points sur lesquels la contestation repartira. Le ministère de la Culture sera bien évidemment concerné, et je ne suis pas sûr que cela se passera aussi facilement que la docile Filipetti avait accepté de jouer son rôle de passeuse de pilules. A voir donc.
Sinon, la France de Macron reste la même que celle de Hollande : dans l'état d'urgence qui est toujours défendu par le ministre de l'intérieur Collomb, aider des migrants relève toujours du délit : je relève cette brève du 19 mai dans Nice matin :
«Le tribunal correctionnel de Nice a condamné ce vendredi matin Francesca Peirotti, 29 ans, pour avoir tenté de passer la frontière franco-italienne avec huit migrants à son bord.»
Bref, rions pour ne pas avoir à pleurer.
Cette vidéo est vieille d'un an. Croyez-vous qu'elle n'est plus d'actualité ?
J'avais dit que je ferais quelques petits commentaires : en voici déjà deux. D'abord, pour ce qui est encore un peu risible, la nomination de Nicolas Hulot. Il faudra qu'il se prépare pour les prochaines vacances de son poste (OK, le jeu de mot est pourri !), car je ne lui accorde qu'environ trois mois avant qu'il ne démissionne. En effet, le stock de couleuvres apprivoisées par Manu est important, et notre pauvre Nicolas Hulot ne pourra en avaler autant sans une indigestion totale. Jugeons-en : pas question pour le gouvernement de fermer la centrale pourrie de Fessenheim. On va également continuer l'aménagement du site de Bure. De toute façon, comme la société n'a pas d'avenir, on n'a même pas à se préoccuper de ce que les générations futures auront comme souci de gestion des déchets nucléaires.
Par ailleurs, concernant la fameuse transition énergétique, rien n'est vraiment prêt. Ce qui était préconisé autrefois était bien sûr dans le changement de sources d'énergie : géothermie, électricité solaire, fours solaires, etc., rien n'a vraiment été organisé après la COP 21 pour que les choses changent : on ne fait qu'augmenter la surface de routes et d'autoroutes, très rentables, et le chemin de fer et la «fercamisation» qui consiste à mettre sur rail les camions trop gourmands en énergie sont à la ramasse : le réseau ferré en France est complètement out. Quant à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, dont on sait qu'il s'agit d'un casus belli, on peut s'interroger : que dira Nicolas Hulot quand on lui opposera que «les gens» ont voté, même si le périmètre de cette consultation «démocratique» était pipé?
Attendons ainsi le départ de cette figure «populaire». C'est marrant, d'ailleurs, comme le populisme touche également certains journalistes : Hulot n'est pas présenté comme «compétent», mais «populaire»!
Deuxième exemple, mais qui devrait durer un peu plus longtemps que Nicolas Hulot, Françoise Nyssen, l'héritière d'Hubert Nyssen, fondateur des éditions Actes sud au ministère de la Culture. Les a priori sont favorables en ce sens que Françoise Nyssen - mais pourquoi pas Odile Jacob ? - est une entrepreneuse de talent. Après, on ne gère pas un service public comme une entreprise, et la maison Culture en France est sacrément en bordel après les coupes claires subies depuis ces dernières années, amorcées sous couvert de RGPP (révision générale des politiques publiques), mais appauvrissant partout les structures qui avaient connue l'embellie, parfois dispendieuse, sous les ministères Jack Lang.
Que fera donc, sans moyen réels, Françoise Nyssen ? Sa mission sera davantage de permettre la monétisation de la culture. Exit la notion d'exception culturelle à la française, exceptions faites dans le cinéma et le prix unique du livre qui restent des piliers de l'industrie cinématographique française et du maintien de quelques librairies. Ces dernières ne vont pas bien en France, et si l'économie du livre s'est portée quelques mois un peu mieux, la tendance lourde est un affaiblissement paradoxal : une masse toujours plus importante de titres édités, et un lectorat toujours plus fragile. C'est donc sur ce point que la ministre devra faire porter ses efforts et donner des moyens à son ministère pour renverser la tendance de cette faiblesse du lectorat. Malheureusement, la séparation des deux ministères de l'éducation et de la culture ne prêche pas en ce sens.
Question patrimoine, musées et autres billevesées, la tendance va également dans le sens d'un renforcement d'une culture parigot-parisienne : les moyens des musées nationaux seront maintenus tandis que les musées de province vont aller se raréfiant, voire en fermant, faute de moyens, exceptions faites pour quelques musées dont la notoriété draine vers eux des financements obligés.
J'ai toutefois l'intuition que le statut des intermittents du spectacle, qui n'est toujours pas réglé pour le patronat, connaîtra de nouvelles attaques puisqu'il s'agit d'une part de revoir de manière drastique le système paritaire des allocations chômage et d'autre part de s'attaquer plus symboliquement aux chômeurs. La réforme du code du travail qui doit connaître une nouvelle phase pendant l'été sera certainement l'un des points sur lesquels la contestation repartira. Le ministère de la Culture sera bien évidemment concerné, et je ne suis pas sûr que cela se passera aussi facilement que la docile Filipetti avait accepté de jouer son rôle de passeuse de pilules. A voir donc.
Sinon, la France de Macron reste la même que celle de Hollande : dans l'état d'urgence qui est toujours défendu par le ministre de l'intérieur Collomb, aider des migrants relève toujours du délit : je relève cette brève du 19 mai dans Nice matin :
«Le tribunal correctionnel de Nice a condamné ce vendredi matin Francesca Peirotti, 29 ans, pour avoir tenté de passer la frontière franco-italienne avec huit migrants à son bord.»
Bref, rions pour ne pas avoir à pleurer.
Cette vidéo est vieille d'un an. Croyez-vous qu'elle n'est plus d'actualité ?
12 commentaires:
Voyons voir... la nomination de Nicolas Hulot (as-tu noté la petite contrepèterie ?) est un test vraie grandeur !
Non, je n'ai pas vu la contrepèterie! Aurais-je une absence ?
C'est un peu tordu et simplet...
Mais encor...?
Ni holà Culot ... bon je t'avais dit c'est simplet...
Bel effort... Certaines syllabes se prêtaient en effet à une jolie euphonie !
Foulala, estèf ! :)
Les volets "culture" et "éducation" du programme de celui que vous appelez familièrement "Manu" étaient, de ceux de tous les candidats, ceux qui me séduisaient le plus. La nomination de Madame Nyssen me convient. Je suis surpris que vous taxiez Filipetti de docilité : elle tout de même exprimé son désaccord en quittant le gouvernement. Pour le reste (Hulot, entre autres), je suis plutôt d'accord avec votre analyse, et ce gouvernement de drauche me laisse sceptique.
Y compris sur l'aide aux migrants, vu mes relations d'empathie avec des personnes qui œuvrent généreusement (et périlleusement) dans un département que je connais bien.J'ai, pour elles, une admiration émue.
Bien sûr, Silvano, il y a un packaging qui tient lieu de marketing. A l'éducation, C'est au pied du mur qu'on verra le ministre : mais je doute fort que la gestion autoritaire qui s'est instaurée depuis des années laisse beaucoup d'initiatives aux enseignants. Oui, Filipetti a été docile dans un premier temps, jusqu'à ce qu'elle se fasse ramasser par les professionnels du spectacle, ce qui l'a sans doute incitée à ne pas aller plus loin. Concernant les autres aspects de son ministère, ce fut une absence totale de réactivité.
Votre terme de «drauche» est très joli ; espérons que ce gouvernement ne fera pas pousser des goitres, pour rester dans le contrepet !
Le commentaire de Silvano m'induit cette jolie contrepèterie :
«La chaude n'était que goitre !» C'est pour toi, mon estèf !
Facile ! Qu'est-ce que tu veux, désormais la Gaule n'est plus chauve.
:-)
:) aussi.
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