Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mardi 2 mai 2017

J'irai danser à Orlando

Philippe Corbé a couvert l'actualité de l'attentat d'Orlando, le 12 juin dernier, au club gay The Pulse. Il en a fait un ouvrage que je n'ai pas encore lu, mais ce sera sans tarder. Il paraît demain chez Grasset. Le livre s'intitule J'irai danser à Orlando. En voici quelques bonnes feuilles :






« Ce soir, c’est samedi, alors je vais aller danser.

Danser, pour ceux qui me connaissent, c’est un bien grand mot. Je vais surtout regarder des gens danser, rire, vivre, et cela suffit à me rendre heureux.

Samedi dernier, il était 2 h 25 lorsque je suis reparti d’Industry, un bar de Hell’s Kitchen où je passe souvent. Nous étions arrivés tard, déjà fatigués, mais j’avais lancé l’idée, j’ai même dit à P., icing on the cake, il est minuit passé, mais c’est samedi, et si on allait danser ?

Il y a un garde de sécurité à l’entrée, c’est souvent le même, il me reconnaît et ne se moque plus de mon hideuse photo d’identité lorsque je lui tends mes papiers. Ses collègues surveillent à l’intérieur, au bout du bar, à côté de la piste, sur une marche où ils survolent du regard la salle.

Pourquoi est-ce que ça m’a traversé l’esprit, samedi, ce soir-là, plutôt qu’un autre ? Je me suis dit, heureusement ils sont là. Lorsque je suis repassé à Paris en février, pour la première fois depuis le Bataclan, j’y avais pensé en allant boire un verre au Cox, debout sur le trottoir où il faut se serrer, sous peine de réprimandes. Et si quelqu’un remontait la rue des Archives, à pied, armé d’une kalach ? Idée stupide, mais instinctivement, inconsciemment, je me suis placé à l’extrémité, sur le côté, après l’angle du passage qui mène rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, en face de la vitrine du magasin Gucci qui dénature un peu plus le quartier. Comme si cela pouvait me protéger. Quel idiot.»

Le reste de ces bonnes feuilles est à lire ici. Après, il faut l'acheter.

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