Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

lundi 15 mai 2017

Le miracle Emmanuel

Oui, Emmanuel fait des miracles : il suffisait de voir les femmes, les enfants, les médaillés militaires, les oies cendrées, les soldats inconnus, les maires de Lyon, les Serge Moati, les CAC 40, les représentants du patronat et du macronat, les pyramides du Louvre, tous, oui tous versaient une larme et se touchaient pour vérifier qu’ils ne rêvaient pas ; oui, le miracle Emmanuel touche la France, et tous les militants de la marche en France, les randonneurs, les petits marcheurs, les petits baigneurs, tous s’accordent à reconnaître les mérites de ce jeune homme : il guérit les macrouelles.

De nombreux témoignages affluent : le soldat inconnu nous affirme qu’il a ranimé sa flamme, et d’autres amis gays nous disent que son action a été insigne : « Sur insigne de toi, Manu, je me lèverai ! »  Quel enthousiasme !

Et dans la blogosphère, le célèbre blogueur Another noche nous raconte :

« Sur ma moto Satisfaction, je traversais le désert de Solférino, bien connu pour ses embûches, ses chausse-trappes ; on peut y tomber dans des trous sans fond à cause de l’absence de lumière et de la nuit noire qu’il y fait depuis des années. Les frondeurs qui restent à la lisière de ce désert essayent de rassembler quelques neurones, mais la seule issue possible est d’abandonner le désert et de pousser la moto en marche. Et justement, j’avais été pris d’une douleur au périnée à cause du frottement de la selle en chevauchant les bosses et les cassis, et un kyste s’était formé qui était devenu chaud et douloureux. Un spécialiste m’avait diagnostiqué une hamonite, irritation typique du fondement dans le désert de Solférino.

Eh bien, le croirez-vous ou non, Emmanuel m’a guéri de cette hamonite ! Et je suis ainsi sorti du désert de Solférino. La recette : vous passez deux doigts sur la photo d’Emmanuel, sur ses beaux yeux bleus, et vous vous les mettez ensuite dans le fondement. Non seulement vous guérissez instantanément de l’hamonite, mais vous ressentez un plaisir qui vous remonte en vous prenant les tripes jusqu’à l’explosion orgasmique : tadam ! et un cri de jouissance vous sort de la gorge : proud and liberal ! Ah Manu ! Je suis à toi, je serai ton témoin de macrouelles ! »

Laissons là notre ami Another noche dont l’esprit a été ravi par Manu ; et il n’est pas le seul : d’autres blogueurs ont également voulu témoigner de la force incroyable de notre Manu.
L’autre célèbre blogueur Toutou, qui raconte sa Vie de Toutou, nous dit qu’il souffrait également dans sa vie de couple, car son Zarimoli connaissait des problèmes de bambou.

« En effet on sait que le bambou n’est pas toujours aussi raide qu’on le voudrait, et que le bambou se transforme facilement en roseau qui s’agite sous les effets du vent. »

Enfin, bref, le bambou de Zarimoli, avait des difficultés, avait des tendances à rosir — on appelle ça une bambite —, et bien évidemment, tout cela ne convenait pas à notre ami Toutou qui préfère de loin les bambous beaucoup plus clairs aux yeux bleus. Eh bien, que croirez-vous qu’il arriva ? De deux doigts passés sur la photographie de Manu affublée du slogan : « Ensemble la frange », puis deux doigts passés sur le bambou, et voici que le bambou change de couleur, et que cet affreuse teinte rose s’en va pour un joli bleu qui va beaucoup mieux au teint de Zarimoli, avec une solidité de vrai bambou et non de roseau baladeur… »

Félicitons Toutou pour avoir fait le bon choix avec Manu. Oui, vous l’aurez compris, en cas de problème, même si vous n’êtes pas celui dont Manu rêva, Manu sera là pour vous assister, vous promettre qu’il pensera très fort à ses engagements, comme François avant lui l’avait fait. Rappelez-vous la recette : deux doigts sur la photo de Manu, vous vous les mettez là où ça fait mal, et, miraculeusement, la douleur disparaîtra ! Et les effets sont durables : au moins cinq ans.



Toi aussi, passe deux doigts sur la photographie de Manu.
Tu peux les mettre maintenant là où ça te fait mal



4 commentaires:

Silvano a dit…

On n'en attend pas moins d'un anarchiste tel que vous : doux, souvent, et véhément tout autant. Peut-être auriez-vous eu plus d'indulgence pour un Mélenchon, supposé-je. Dieu (ou truc-machin à votre guise) que vous avez dû souffrir (ou bouillonner !) en voyant "leur" président remonter les Champs-Élysées dans son véhicule militaire ! À la différence de vous, je vote, Céléos. Et, en l'occurrence, c'est pour lui que j'ai voté. Oh, pas avec l'enthousiasme bêlant de certains, mais simplement par lassitude des affrontements perpétuels, de la guerre civile permanente, des haines franchouillardes et de ces divisions que le nouvel élu prétend (vous voyez que je pèse mes mots)vouloir réduire.Certes, j'ai un peu vu midi à ma porte, séduit par les intentions (je pèse, toujours...) en matière de culture et d'éducation, tout en réprouvant le volet économique du programme, l'adaptation à cette mondialisation qui éreinte les plus faibles. Mais ce monsieur m'apparaît susceptible de rendre ce pays un peu moins frileux, pessimiste. Je crois qu'il a gagné contre les deux extrêmes grâce à ça. Jamais, depuis que je suis en âge d'accomplir mon "devoir civique" (je vous taquine !) je n'avais autant hésité, séduit tour à tour par la faconde et la sincérité apparente du candidat des "gens" (on appréciera) et par la belle idée de revenu universel du frondeur-apparatchik, pour, enfin, me "réfugier" chez l'aimable (!) Emmanuel. Des occasions de le regretter ne manqueront pas de se manifester. En attendant, je respire un tout petit mieux. Vous aurez noté (votre diatribe en témoigne) que je n'ai pas chanté, dans GC, le Gloria de rigueur chez d'autres blogueurs ; je sais encore raison garder. Si je peux me permettre un conseil, évitez certaines lectures, ignorez les pages de nature à vous irriter, ménagez votre gentil petit cœur. Sinon, au milieu du concert de louanges des médias, ce matin, votre billet est rigolo. Et salutaire.

Celeos a dit…

Moi aussi, j'aime beaucoup ce que je fais.

estèf a dit…

J'aime beaucoup ta diatribe en ce qu'elle est de toi et révèle une grande forme, son grand clin d'œil à mon autre ami Tto que je prends au deuxième degré et, en même temps, j'aime aussi la belle repartie de Silvano dont je partage l'analyse et le vote de deuxième tour, et pour finir je l'avoue sans honte j'ai été ému par certains moments de l'investiture, un peu par empathie, un peu par espoir que quelque chose change. à voir la suite... :)

Celeos a dit…

Il ne s'agit que de rire devant les excès de ces guignolades, dont, décidément, les Français ne sauront jamais s'affranchir. Je reste persuadé que l'épouvantail jouait un rôle stratégique dans le système institutionnel. Le risque à prendre était justement de créer la crise institutionnelle permettant un nouveau départ de société. Ce choix n'a pas été fait. Nous verrons ce que l'avenir et les exaspérations qui ne sont pas éteintes auront comme conséquences...
Tel que je te connais ton émotion ne m'étonne pas lors de l'investiture. C'est tout à l'honneur des gens sincères. Mon mauvais esprit conserve les émotions pour d'autres situations ! ;-)