Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mardi 21 juin 2016

To Rome with love

Ce film m'avait échappé à sa sortie en 2012. Je l'ai trouvé dans un bac, étonné qu'il soit si peu cher. Quand je l'ai visionné, j'ai compris pourquoi on ne peut à aucun moment le confondre avec un Fellini, un Pasolini, un Comencini, etc. Bref, c'est une production dans ce qu'il y a de pire chez Woddy Allen. Là du Woody Alien, et mon jeu ne mot ne vaut pas mieux que ce film. 
Prenez des clichés, des gags éculés, des amoureux paumés, et si possible américains, car on comprend que la culture italienne ne vaut que si elle est passée tout d'abord au filtre de la culture américaine. Le père de famille qui ne sait bien chanter le bel canto que sous la douche, la suite de clichés de vues de Rome parmi les plus touristiques, les mauvais malentendus d'histoires de familles qui sont présentées en parallèle, donc sans jamais se croiser... Jesse Eisenberg, parfait dans le rôle de Mark Zuckerberg, est pitoyable – non dirigé – dans le rôle de ce jeune étudiant américain qui n'a pas compris que quand on vit à Rome on ne met pas ses mains dans les poches...
Le scénario, improbable : faire se télescoper, pas se rencontrer, des Américains et des Italiens, chacun campé dans les clichés de sa propre culture. On y met comme ingrédient le fameux adage d'Andy Warhol selon lequel chacun aspire à son quart d'heure de célébrité. On rajoute le fait que chacun peut aller voir ailleurs que dans son propre couple, le temps de se rendre compte qu'il ne faut surtout rien changer...
Mais comment Woody Allen a-t-il pu réaliser un pareil navet ? Comment n'a-t-il pas à ce point été capable de saisir de la culture italienne autre chose que cette litanie de clichés ? Il ne reste même pas les vues de Rome, saisies trop rapidement, comme dans l'incapacité d'être simplement humble devant la présence de tout ce que cette cité a conservé de son histoire et de ce qu'elle sait vivre au quotidien... Il faut après ça, se laver les yeux et les oreilles avec La grande bellezza de Sorrentino. Au moins.


3 commentaires:

joseph a dit…

Un Woody ALIEN qui ne vole pas très haut ....

Silvano a dit…

Hi Hi hi
Et oui. L'auteur de Manhattan n'est pas toujours génial. Dans ses derniers opus, il retrouve ses esprits (Blue Jasmine ou le tout dernier, Cafe Society). Malgré ce ratage, trop tôt pour l'enterrer, donc.

estèf a dit…

Ben un Woddy Allen quoi..., comment peux-tu te faire berner par le "le plus français des réalisateurs américains"... ?