Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

dimanche 19 juin 2016

Rodez, Artaud

Voici longtemps que dans ce blog je voulais parler d'Antonin Artaud, dont l'écriture cinglante fut l'une des plus belles aventures de la littérature du XXe siècle. Genet, Artaud, Kafka sont dans mon panthéon de l'écriture. Bien d'autres les ont rejoints ; peu ont poussé à ce stade critique l'interaction entre la vie et l’œuvre. Aucun comparatisme n'est possible, sinon cette faculté de faire de son écriture l'acte même permettant de sortir en permanence des souillures du monde.

Il y a soixante-dix ans, Antonin Artaud quittait l'asile d'aliénés de Rodez, après des années d'enfermement, de séances d'électrochocs censés le soigner de la schizophrénie et de la paranoïa dont il avait fait, dans la dernière partie de sa vie, son œuvre.

Ce premier billet sur Antonin Artaud sera peut-être l'occasion de revenir sur cet homme exceptionnel, proche des surréalistes, comédien d'une beauté insolente dans sa jeunesse et d'une immense ferveur, immense écrivain dont l’œuvre elle-même et ses conditions d'édition sont des aventures curieuses, voire une énigme. Genet et Artaud, qui ne se sont jamais rencontrés, se retrouvent par plus d'un point commun.

L'occasion m'est donnée aujourd'hui d'évoquer Antonin Artaud par un déplacement fait à Rodez voici déjà quelques semaines. Cette petite ville, qui semble éloignée de tout, fait aujourd'hui ses emblèmes de deux personnalités aussi différentes que Pierre Soulages et Antonin Artaud. Curieux mélange.
L’œuvre d'Antonin Artaud est-elle ce noir de la lumière, indissociablement liés ?

Au café-restaurant où je mange, ce jour où il faisait particulièrement froid, je plaisante avec le serveur sur les spécialités ruténoises. D'humeur badine, je n'ose cependant aller plus avant : d'autres personnes partagent ma table. J'aurais cependant volontiers accompagné ce garçon aguichant, à la fin de son service, pour rajouter, à la cuisine, des saveurs plus intimes...

Je me suis contenté, en fin de journée, de revisiter la cathédrale, où je n'étais pas retourné depuis quelques années, "la plus gothique des cathédrales", disait Antonin Artaud.

Voici un extrait du film documentaire-fiction de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat, réalisé par Gérard Mordillat d'après le livre de Jacques Prevel : En compagnie d'Antonin Artaud, film de 1993. Sa durée totale est de 90 mn ; l'extrait quinze seulement. 

Bon dimanche. Le soleil a fait son apparition en Cévennes.


1 commentaire:

joseph a dit…

Juste un regret culinaire: nous mettre l'eau à la bouche sur des spécialités puis nous les taire, même si le prétexte du bel éphèbe est une excuse des plus recommandables!