Marcel Duchamp. La peinture, même. Sans doute sorti ici des ready-made. On lira l'article de Philippe Lançon
paru dans Libération ici : clic
Je n'avais plus beaucoup de temps pour voir l'exposition. Je me suis aventuré dans un lieu encore une fois surpeuplé de gens qui se rassurent devant des formes inquiétantes en y cherchant des explications rationnelles. Ils les trouvent parfois, mais c'est bien rare. Ou font œuvre de pédagogie en se procurant une victime qui subira un discours savant et devra écouter jusqu'au bout un bavardage aussi vain qu'inutile. Comme c'est pénible !
Et que dire de ces groupes qui, incapables de lire les matériaux mis à la disposition des visiteurs, s'en réfèrent à une visite guidée, menée avec un micro dans lequel le/la guide parle à voix ténue et reste devant une œuvre le temps de donner une explication succincte en se déplaçant parfois au pas de course : il faut rationaliser le temps de guidage et permettre une productivité optimale de la fréquentation des visiteurs.
Écrasé par des grappes humaines je me faufile, essayant de suivre le cheminement, qui n'est pas toujours d'une parfaite cohérence. L'important est que j'y trouve mon compte.
Je me réjouis des textes de recherche formelle de Duchamp. Le brave garçon se régale du contrepet, d'allitérations. On retrouve toute la tradition littéraire des écrivains libertaires qui ont permis à la langue de s'échapper de sa gangue de plomb.
"L'aspirant habite Javel - J'avais la bite en spirale" est un pur bonheur littéraire !
Je reste un long moment sur cette très belle peinture :
Déconstruire l'image revient au même protocole créatif que déconstruire les mots : chaque étape permet de retrouver un nouveau sens, et l'ensemble des formes recréées donne à la démarche initiale une dimension qui lui permet d'échapper au réel simple. Un objet peut devenir alors ce qu'il est dans son appréhension immédiate, à quoi on peut rajouter tout ce qu'il n'est pas et qui offre une infinité de possibilités.
Quelques artistes indispensables accompagnent le travail de Marcel Duchamp. J'apprécie cette œuvre de Brancusi :
Sortant de l'exposition, le soir tombe sur Paris. Une lumière crépusculaire baigne le ciel. A travers les verrières de l'escalator, un curieux Utrillo s'est dessiné, blafard, aux maisons resserrées et transies de froid.
Ce soir je dîne avec des amis très chers vers Montmartre. Le restaurant porte un joli nom.
Est-ce Montmartre qui émerge dans cet horizon où tout se confond ?
La soirée est chaleureuse, amicale, fraternelle. Je quitte mes amis fort tard, bercé par le confort de la soirée. Dans la nuit parisienne, je marche, léger. J'ai le sourire au cœur.
paru dans Libération ici : clic
Je n'avais plus beaucoup de temps pour voir l'exposition. Je me suis aventuré dans un lieu encore une fois surpeuplé de gens qui se rassurent devant des formes inquiétantes en y cherchant des explications rationnelles. Ils les trouvent parfois, mais c'est bien rare. Ou font œuvre de pédagogie en se procurant une victime qui subira un discours savant et devra écouter jusqu'au bout un bavardage aussi vain qu'inutile. Comme c'est pénible !
Et que dire de ces groupes qui, incapables de lire les matériaux mis à la disposition des visiteurs, s'en réfèrent à une visite guidée, menée avec un micro dans lequel le/la guide parle à voix ténue et reste devant une œuvre le temps de donner une explication succincte en se déplaçant parfois au pas de course : il faut rationaliser le temps de guidage et permettre une productivité optimale de la fréquentation des visiteurs.
Écrasé par des grappes humaines je me faufile, essayant de suivre le cheminement, qui n'est pas toujours d'une parfaite cohérence. L'important est que j'y trouve mon compte.
Je me réjouis des textes de recherche formelle de Duchamp. Le brave garçon se régale du contrepet, d'allitérations. On retrouve toute la tradition littéraire des écrivains libertaires qui ont permis à la langue de s'échapper de sa gangue de plomb.
"L'aspirant habite Javel - J'avais la bite en spirale" est un pur bonheur littéraire !
Je reste un long moment sur cette très belle peinture :
Marcel Duchamp Jeune homme triste dans un train 1911-1912 |
Quelques artistes indispensables accompagnent le travail de Marcel Duchamp. J'apprécie cette œuvre de Brancusi :
Constantin Brancusi La reine pas dédaigneuse 1916-1933
Sortant de l'exposition, le soir tombe sur Paris. Une lumière crépusculaire baigne le ciel. A travers les verrières de l'escalator, un curieux Utrillo s'est dessiné, blafard, aux maisons resserrées et transies de froid.
Ce soir je dîne avec des amis très chers vers Montmartre. Le restaurant porte un joli nom.
Est-ce Montmartre qui émerge dans cet horizon où tout se confond ?
La soirée est chaleureuse, amicale, fraternelle. Je quitte mes amis fort tard, bercé par le confort de la soirée. Dans la nuit parisienne, je marche, léger. J'ai le sourire au cœur.
2 commentaires:
..."j"ai le sourire au coeur"...et vous faites naître, le notre, sur nos lèvres.
C'est donc, avec un léger sourire que je vais commencer ma journée...légèreté invisible et insaisissable.
Tout ce que j'aime.
Merci
Marie
Merci de votre gentille attention, Marie.
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