Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

dimanche 15 avril 2018

Hommage à Milos Forman

On l'apprend aujourd'hui : Milos Forman est décédé. C'est un truisme de dire qu'il fut un immense cinéaste. La chaîne Arte diffusera certainement l'un de ses films les plus célèbres, Vol au-dessus d'un nid de coucou ou peut-être plus délirant, son Amadeus qui donne de cette période une approche plus romanesque que ne fut l'histoire de Mozart.

Fiction également que son dernier film Les fantômes de Goya, sorti en 2006, qui rappelle certains visages de l'Espagne qui resurgissent aujourd'hui. A croire que l'Espagne n'en finira jamais de l'Inquisition créée par le moine Domenico Guzman, frère prêcheur fondateur de l'ordre des Dominicains. Il s'agit déjà, bien avant «l'Âge classique» qu'évoque Michel Foucault pour son Histoire de la folie, d'assurer l'emprise du pouvoir d'Etat monarchique sur les esprits et les corps. Comment ne pas voir dans l'obstination de Rajoy, mobilisant les institutions contre les tentatives des républicains catalans, la même volonté d'une Espagne ossifiée qui ne veut rien lâcher de ses symboles et de ses intérêts économiques, quitte à laisser démanteler, justement, l'économie catalane qui restait plutôt, même si elle était loin d'être un modèle, un exemple d'équilibre fondé sur une confiance - sans doute aveugle - envers l'Europe politique. Mal leur en a pris !

Voici la bande annonce de ce film de Milos Forman qui rappelle le rôle détestable de la France napoléonienne, et de la place de Francisco Goya dans ce regard intransigeant sur l'Espagne et sur sa culture.


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Un souvenir qui m'a toujours marquée.
J'étais seule, je veux dire non accompagnée, lorsque j'ai vu "Vol audessus d'un nid de coucou", dans une salle parisienne.
Je ne me souviens plus quel personnage serré le cou de "l'horrible" infirmière à vouloir l'étrangler...dans mon fauteuil, dans mon propre monde, je serrais les mains autour d'un cou imaginaire à vouloir la tuer...
Je ne me souviens plus qu'une telle violence m'ait habitée, il faut dire que ce "fou magnifique", je l'aimais.
Je n'ai jamais oublié cette scène, hors du film.
Marie

Celeos a dit…

Ce film fut une démonstration magnifique de la relation du pouvoir à la marginalité representée là par l'univers psychiatrique. Jack Nicholson y était admirable.

Anonyme a dit…

ait, je vous prie Céléos.
Mon inattention est souvent maîtresse et semble bien plus puissante que mes efforts...
Marie

Celeos a dit…

On avait rectifié, Marie !

joseph a dit…

Le rôle de l'indien dans son envol final est remarquable aussi ; il y a une similitude avec le message transporté par le "Orange Mécanique" quant à l'aspect dune thérapie qui prive un individu de son libre arbitre , fut il désarçonnant! j'ai une analyse un peu différente par rapport à la Catalogne, ayant été un peu surpris par le non accueil "poli" des responsables en place , mais le peuple et le climat furent plus accueillants!