Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mercredi 28 mars 2018

Marco & Alan's wedding

Dieu que je déteste les mariages, qui font croire devant la société tout entière que l'on s'appartient, ce que consacre la loi. En réalité, aucun être n'appartient à aucun autre, sous peine de rétablir cette aliénation venue depuis la nuit des temps que l'on appelle l'esclavage. Mais c'est un point de vue théorique, et philosophique. Servitude volontaire, peut-être sans laquelle la pensée de la liberté absolue effraie. L'angoisse de n'avoir pas quelqu'un qui décide, pense, fait agir à notre corps non défendant.

Mais peu importe. Oserai-je dire que j'ai été ému, heureux pour ces deux garçons qui réussissent à dire leur amour, leur partage de deux cultures différentes, sans se poser davantage de questions que les nouvelles générations, peut-être, pourraient trouver oiseuses.

La mise en spectacle d'un mariage fait partie de la convention obligée, du rite social. Il s'agit de dire publiquement la création d'une unité de foyer, où deux êtres vont vivre «au même pot et au même feu» avec l'accord de tous, et l'assentiment des géniteurs, qui transfèrent ainsi, dans un mariage, l'autorité patriarcale d'un côté, le pouvoir sur la maison de l'autre au nouveaux époux. Sauf que. Dans un mariage homosexuel, où ce sont deux femmes ou deux hommes qui s'unissent, les rôles sont forcément partagés. Il n'y a plus d'autorité patriarcale, il n'y a plus l'autorité sur la maison et son trousseau, et ne serait-ce que pour cela, la remise en question de cette distinction instituée entre les genres est remise à plat en rappelant qu'aucune notion de nature, s'agissant des sociétés humaines, ne passe avant la culture, qui est la façon de vivre des hommes en sociétés, et, par définition, jamais fixée, jamais définitive. Alors, rien que pour cela et le bonheur de ces deux garçons, je me réjouis de leur joie de leur bonheur qu'il offrent en exemple au monde occidental.

Je vous souhaite, Marco et Alan, le plus grand bonheur qui soit, dans votre plaisir du partage que vous savez exprimer avec simplicité, et sincérité. Salve!

(Le jour où je me marierai, ce sera également vers le lac de Garde...)




2 commentaires:

joseph a dit…

Le mariage parce que légalement parlant (et je parle du code Napoléon, pas de la cérémonie religieuse) est un engagement devant témoins de deux personnes à se respecter mutuellement , à se soutenir financièrement chacun avec ses ressources et celles ci en priorité pour le couple formé , à prendre des décisions importantes à deux - résidence et éducation des enfants -et ceci en toute liberté d'adultes capables et consentants - est une institution sans doute désuète mais qui garde toute sa valeur de symbole puisqu'il s'agit de la sauvegarde à deux de valeurs souvent galvaudées mais qui si elles étaient appliquées entre citoyens permettraient un mieux vivre ensemble quelles que soient les différences de peaux , d'ADN, d'us et de coutumes ! mais comme disait un jour à une émission de ma chaîne favorite ARTE pour ne pas la nommer, un cinéaste tchèque " on vit une drôle d'époque tout de même où seuls les prêtres et les homosexuels revendiquent le droit à se marier alors que ceux à qui cela est autorisé depuis des siècles s'en abstiennent .

Celeos a dit…

Ouais, les mecs mariés qui frappent leur épouse sont censés s'être engagés au respect mutuel !