Il y a quelques mois ce portrait était en vente publique. J'en suis tombé immédiatement amoureux. Il fut peint par le grand Yánnis Tsaroúchis en 1966, à Athènes, j'imagine. Il appartient à une série de différents portraits de jeunes gens peints par Yánnis Tsaroúchis. Je n'ai pas retrouvé sa trace dans le catalogue édité par le Musée Benaki qui a réalisé en 2010 la magnifique exposition rétrospective consacrée au peintre disparu en 1989.
Il se dégage de son regard une gravité, ou peut-être davantage, une interrogation face au monde, qui me paraît bouleversante. Je n'ai pu l'acheter, trop coté pour mon pauvre budget. Ce jeune homme, qui devait avoir une vingtaine d'années en 1966, en a cinquante-deux de plus aujourd'hui, s'il vit encore. Ce n'est sans doute pas tout à fait un vieillard. Je me plais à imaginer qu'un jour je l'ai croisé, le visage hâlé, maintenant tanné, le dos encore droit autant que sa détermination à avancer sans détour dans la vie, dans une rue d'Athènes, vers le boulevard Sygrou, ou encore la petite rue de Tripodon, se dirigeant vers le monument de Lysicrate où il avait rendez-vous avec un jeune homme, négligeant le fait que cinquante-deux ans auparavant, Yánnis Tsaroúchis avait immortalisé les traits de sa jeunesse.
Mon émoi, pensant à lui aujourd'hui autant qu'alors, conserve toute son intensité.
Il se dégage de son regard une gravité, ou peut-être davantage, une interrogation face au monde, qui me paraît bouleversante. Je n'ai pu l'acheter, trop coté pour mon pauvre budget. Ce jeune homme, qui devait avoir une vingtaine d'années en 1966, en a cinquante-deux de plus aujourd'hui, s'il vit encore. Ce n'est sans doute pas tout à fait un vieillard. Je me plais à imaginer qu'un jour je l'ai croisé, le visage hâlé, maintenant tanné, le dos encore droit autant que sa détermination à avancer sans détour dans la vie, dans une rue d'Athènes, vers le boulevard Sygrou, ou encore la petite rue de Tripodon, se dirigeant vers le monument de Lysicrate où il avait rendez-vous avec un jeune homme, négligeant le fait que cinquante-deux ans auparavant, Yánnis Tsaroúchis avait immortalisé les traits de sa jeunesse.
Mon émoi, pensant à lui aujourd'hui autant qu'alors, conserve toute son intensité.
Yánnis Tsaroúchis - Portrait d'un jeune homme- huile sur carton et toile - 1966 |
votre évocation me rappelle la réflexion que je me fis à l'époque , quand je regardais les photos des anciens étudiants de rhétorique (notre dernière année d'humanités en Belgique) ; comme ils semblaient matures alors que nous les " 68ards" nous avions l'air de "gamins" .
RépondreSupprimerJe viens de faire mes comptes...je n'ai pas assez pour vous l'offrir.
RépondreSupprimerSi ce n'est de coeur...valeur qui n'a plus guère cours.
Marie
Merci de votre belle attention, Marie. J'ai déjà l'image ; le garçon est aussi dans mon coeur!
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