Voici un très intéressant passage d'un entretien avec Jean Giono. Je ne reconnais pas l'interlocuteur. Est-ce Jean Carrière, le Prix Goncourt de L'épervier de Maheux, avec lequel il a passé de longs moments d'entretien ? Je ne reconnais pas vraiment la voix de Jean Carrière, et l'interlocuteur a peu l'occasion de parler face à un Giono bavard. Mais Giono reste cet illusionniste du verbe et du réel, qui transforme le lieu où il se trouve en laboratoire de découverte et d'expérimentation. A certains égards, Giono et Genet, qui n'ont que très peu de choses en commun, participent d'une même aventure face à la médiocrité du monde. Chacun en tire des conclusions, qui, tout compte fait, ne sont pas si différentes. Peut-être un jour quelqu'un s'aventurera-t-il à explorer dans leurs écritures respectives où se trouve le chemin qui les a conduits, l'un comme l'autre, à des errances, dans le confort bourgeois et provincial, tout modeste fût-il, de l'un ou dans le voyage perpétuel de l'esprit de l'autre, dans la recherche d'une terre perdue qu'il n'a jamais eue, jamais voulue.
Giono en prison : à l'écouter, on pourrait croire que la prison aurait quelques vertus. Ce serait hasardeux de le penser, d'autant plus que les prisons de l'époque de Giono ou de Genet, si elles étaient l'archétype de l'enfermement tel que Foucault a pu les décrire dans Surveiller et punir, pouvaient encore être du domaine d'une certaine forme de socialisation, même dans ses aspects les plus durs. Je ne crois pas, à une époque où les prisons relèvent davantage de la relégation des pathologies psychologiques que de la privation de liberté au titre de la punition, que les centres pénitentiaires actuels, devenus concentrationnaires, aient la moindre vertu. D'avoir laissé se dégrader la situation des prisons au point que la France a fait l'objet d'un rapport d'Amnesty International traduit suffisamment l'état moral du pays. Je reste persuadé que l'urgence absolue qu'il faudrait appliquer au système judiciaire, délaissé par l'actuel gouvernement dans la hiérarchie des priorités, qui relève de la volonté de violence sociale, reste, comme Michel Foucault l'avait montré, un moyen de coercition faisant de la prison un traitement social de classe.
Revenons vers Giono : il nous livre, toutefois, quelques clés de l'imaginaire et de la sublimation du réel par l'écriture. La prison ne fut pas l'un des sujets de son écriture, contrairement à Genet. Il montre, en tout cas l'une des voies de la poésie, que les deux écrivains ont partagée.
Giono en prison : à l'écouter, on pourrait croire que la prison aurait quelques vertus. Ce serait hasardeux de le penser, d'autant plus que les prisons de l'époque de Giono ou de Genet, si elles étaient l'archétype de l'enfermement tel que Foucault a pu les décrire dans Surveiller et punir, pouvaient encore être du domaine d'une certaine forme de socialisation, même dans ses aspects les plus durs. Je ne crois pas, à une époque où les prisons relèvent davantage de la relégation des pathologies psychologiques que de la privation de liberté au titre de la punition, que les centres pénitentiaires actuels, devenus concentrationnaires, aient la moindre vertu. D'avoir laissé se dégrader la situation des prisons au point que la France a fait l'objet d'un rapport d'Amnesty International traduit suffisamment l'état moral du pays. Je reste persuadé que l'urgence absolue qu'il faudrait appliquer au système judiciaire, délaissé par l'actuel gouvernement dans la hiérarchie des priorités, qui relève de la volonté de violence sociale, reste, comme Michel Foucault l'avait montré, un moyen de coercition faisant de la prison un traitement social de classe.
Revenons vers Giono : il nous livre, toutefois, quelques clés de l'imaginaire et de la sublimation du réel par l'écriture. La prison ne fut pas l'un des sujets de son écriture, contrairement à Genet. Il montre, en tout cas l'une des voies de la poésie, que les deux écrivains ont partagée.
Les prisons belges sont loin d'être modèles , d'ailleurs la prison modèle existe t'elle vraiment, si on se tient à l'idée révolutionnaire que l'isolement , l'enfermement ne sont pas seulement une protection de la société contre celui ou celle qui a commis un acte répréhensible envers elle, mais un endroit de remise sur le droit chemin par tout moyen qui ne serait pas torture physique ou psychique , et qui serait reconnu comme acceptable par le condamné jugé coupable ? L'amendement, n'est ce pas le but recherché?
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