Détour à
Genève voici quelque temps. Je ne sais pourquoi mes routes passeront toujours
par la Grèce, l'Italie et Genève. Ce n'est pas une ville très gaie : on cherche
en vain l'affichage du Rainbow flag. On ne s'affiche pas dans cette
ville, très cosmopolite depuis toujours. Comme beaucoup de lieux alpins, Genève
est un carrefour de routes. Les gens y passent, s'y arrêtent, parfois
longtemps. Pourrait-on oublier que Genève a recueilli les protestants cévenols
persécuté par les dragonnades louiscatorziennes ? Pour autant, Calvin n'était
pas un marrant et son souvenir se ressent un peu dans la ville. Je n'oublie pas
non plus que la Suisse a su accueillir Gustave Courbet, persécuté lui
également, à qui l'on reprochait la destruction de la Colonne Vendôme. Je ne
sais pas si on a suffisamment raconté son chagrin dont la cause fut le retour
des barbares en France, de la bourgeoisie toujours satisfaite de ses grands
hommes. La France ressemblait davantage alors à Mac Mahon qu’à Courbet. La Tour
de Peilz est un village situé au bord du Léman, suffisamment calme,
suffisamment chiant pour que Courbet, qui fut le jeune homme magnifique, au
visage expressif qui lui permit de somptueux autoportraits, devînt finalement
cet homme hydropique, mort d'avoir abandonné son propre corps que, sans doute, seul l’alcool consolait de sa solitude
et de son exil.
Gustave Courbet - Le Château du Chillon |
Je rends grâce
à la Suisse toutefois, d’être ce lieu des consensus, moi qui ne les aime guère.
Descendant du Musée d’art et d’histoire, qui faillit être fermé quelques années
pour un projet de rénovation et ne le fut pas par une votation opposée à la
première, je passe devant la maison où vécut Zamenhof, le fondateur de espéranto.
Encore un utopiste qui a trouvé en cette ville un refuge et un lieu où penser des utopies. La Suisse, Genève, lieux paradoxaux qui décline le libéralisme en termes économiques comme dans ceux de la liberté de l'esprit...
J'y reviendrai prochainement.
J'y reviendrai prochainement.
La maison de Ludwik Lejzer Zamenhof à Genève (petit clin d’œil à Jérôme) |
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Généralement, je préfère qu'on m'écrive au stylographe à plume et à l'encre bleue... L'ordinateur n'a pas intégré encore ce progrès-là !