L'auberge des orphelins

samedi 5 août 2017

Détour à Genève

Détour à Genève voici quelque temps. Je ne sais pourquoi mes routes passeront toujours par la Grèce, l'Italie et Genève. Ce n'est pas une ville très gaie : on cherche en vain l'affichage du Rainbow flag. On ne s'affiche pas dans cette ville, très cosmopolite depuis toujours. Comme beaucoup de lieux alpins, Genève est un carrefour de routes. Les gens y passent, s'y arrêtent, parfois longtemps. Pourrait-on oublier que Genève a recueilli les protestants cévenols persécuté par les dragonnades louiscatorziennes ? Pour autant, Calvin n'était pas un marrant et son souvenir se ressent un peu dans la ville. Je n'oublie pas non plus que la Suisse a su accueillir Gustave Courbet, persécuté lui également, à qui l'on reprochait la destruction de la Colonne Vendôme. Je ne sais pas si on a suffisamment raconté son chagrin dont la cause fut le retour des barbares en France, de la bourgeoisie toujours satisfaite de ses grands hommes. La France ressemblait davantage alors à Mac Mahon qu’à Courbet. La Tour de Peilz est un village situé au bord du Léman, suffisamment calme, suffisamment chiant pour que Courbet, qui fut le jeune homme magnifique, au visage expressif qui lui permit de somptueux autoportraits, devînt finalement cet homme hydropique, mort d'avoir abandonné son propre corps que, sans doute, seul l’alcool consolait de sa solitude et de son exil.


Gustave Courbet - Le Château du Chillon


Je rends grâce à la Suisse toutefois, d’être ce lieu des consensus, moi qui ne les aime guère. Descendant du Musée d’art et d’histoire, qui faillit être fermé quelques années pour un projet de rénovation et ne le fut pas par une votation opposée à la première, je passe devant la maison où vécut Zamenhof, le fondateur de espéranto. Encore un utopiste qui a trouvé en cette ville un refuge et un lieu où penser des utopies. La Suisse, Genève, lieux paradoxaux qui décline le libéralisme en termes économiques comme dans ceux de la liberté de l'esprit...
J'y reviendrai prochainement.

La maison de Ludwik Lejzer Zamenhof à Genève (petit clin d’œil à Jérôme)

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Généralement, je préfère qu'on m'écrive au stylographe à plume et à l'encre bleue... L'ordinateur n'a pas intégré encore ce progrès-là !