Tu m'es apparu ce matin au débotté du petit-déjeuner, comme à ton habitude, l'air un peu égaré, cherchant du regard le chemin, la cuillère de la confiture, regardant autour de toi dans la salle de l'hôtel.
Je t'ai reconnu, plus beau que jamais, conservant un air fragile, mal rasé dans ta figure brune, haut de taille, seyant dans ton jean bleu qui soulignait encore le bas de tes reins ; c'était bien toi, dans ta chemise blanche qui recouvrait à peine ta peau, laissant ton cou décoré de boucles sombres.
Je t'ai regardé, ai cherché tes yeux, et tu m'as regardé également, dont j'ai perçu un temps d'affolement. Nous n'avons eu qu'un pas de danse, d'évitement. Tu as posé ta tasse de café tandis que je me suis dirigé vers la sortie de la salle. C'était il y a trente-cinq ans. C'était là, dans l'instant, dont les fragments du temps sont venus me frapper en plein visage et en plein cœur.
Mathieu Rosaz : Un garçon d'hiver, paroles et musique de Mathieu Rosaz
"C'était il y trente-cinq ans. C'était là, dans l'instant,..." il nous faut beaucoup de temps pour comprendre que le temps n'existe pas...
RépondreSupprimerDe grands savants l'ont expliqué, je n'y ai rien compris. Mon émotion me l'a enseigné.
Prenez soin de votre coeur, Céléos.
Marie
Eh oui, le temps n'existe pas. Les yeux le savent mais pas toujours les miroirs. Je prends grand soin de mon coeur, Marie, qui reste attentif à celui des autres.
RépondreSupprimerAh, oui, les miroirs, je les avais oubliés.
RépondreSupprimerEt si nous leur demandions de réfléchir avec bienveillance et compassion?
Marie
C'est pour cela que chez moi les miroirs sont souvent embués...
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