Hier à Cultura j’ai
entendu une chanson de Renaud. J’avais cru, que comme pour Claude François, on
était sauvé par le gong et par la picole. C’est raté. C’est même pire : la
voix est éraillée, la diction est plus traînante que jamais, et le contenu est
affligeant. Il dit : « Vous m’avez manqué. » Si c’est à moi
qu’il parle, je le rassure : pas du tout. Finalement, est-ce que ça ne
serait pas mieux qu’il se remette à boire ?
* * *
Le petit stagiaire
Dans le service, il y a un
petit stagiaire, tout mignon, de beaux yeux bleus un peu verts, des cheveux
noirs un peu longs. Il m’a demandé de lui corriger la traduction qu’il avait
faite en anglais. Comme il y avait beaucoup de fautes, de frappe notamment, je
me suis fait un plaisir de lui expliquer en quoi son texte devait s’échapper
d’une traduction littérale à partir du français. Si j’avais eu moi-même un peu
plus de temps, je crois que j’aurais volontiers prolongé la leçon. Il termine à
la fin de la semaine prochaine. Je pense que je vais faire prolonger son stage,
d’autant qu’on a besoin de traduire d’autres textes que je me ferai un plaisir
de corriger.
* * *
La grande raie publique
Je n’ai pas eu le temps de
parler de ce qui s’est passé et de ce qu’il y a encore place de la République à
Paris, mais pas seulement à Paris. Je n’ai pu m’empêcher de rire, voyant
Finkielkraut écumer de rage parce qu’il s’était fait sortir de ce lieu où les
gens s’organisent de manière un peu foutraque, et c’est bien. En même temps, j’imagine
que si des jeunes s’étaient pointés pour parler à son émission de France
Culture, Répliques, le samedi matin, on ne les aurait sûrement pas laissés s’exprimer,
puisque ce type autocentré sur la pensée ringarde n’a de souci que de faire
taire les autres. Bref, il ne s’est rien passé, et c’est très bien ainsi.
* * *
Lo torn de l’ase
Voilà un moment que je
n’ai pas conchié François Hollande dans mon blog. Ça ne me manque pas, mais
comme maintenant c’est l’ensemble de la presse qui, jour après jour, relève les
contradictions, l’absence de décisions, la lâcheté morale de ce type, parfait
exemple de ce que mon collègue Emmanuel Todd appelle « catholique
zombie », je n’ai plus besoin de le faire moi-même. Carnaval est passé,
mais en guise de punition pour son absence d’éthique, ses manques de compassion
pour les paysans qui se suicident, pour les réfugiés que la France n’accueille
pas, pour les donneurs d’alerte (il a refusé d’accueillir Edward Snowden) mis en
danger, etc., etc., je lui aurais bien fait faire le tour des usines fermées et
des banques florissantes juché sur un âne, à l’envers, histoire de lui donner
une autre vision sur le monde, cette fois bien décalée.
"catholique zombie" et socialisme, je m'interroge, ou cela m'interpelle, quid?
RépondreSupprimerSur Renaud. Tu sais que je regarde parfois la télé de merde. J'ai osé passer un peu de temps sur le Vivement dimanche où l'avait convié l'affligeant Drucker (dont je n'ai jamais compris ce que Ferrat lui trouvait, à part d'être une porte d'entrée télévisuelle ?). C'était triste et pitoyable. Oui j'ai aimé Renaud deuxième époque.
RépondreSupprimerLe pire étant qu'après Hollande, on aura encore pire.
RépondreSupprimerFinfielkraut : rien à ajouter.
Renaud : la promo télé est sciante (prononcer à l'italienne) au possible. Il est en tête des ventes d'albums : on a parfois envie de s'exiler (vous savez où), même si, paraît-il, tout va mieux.
Défense de rire.
Pardon
RépondreSupprimerPour Renaud, je ne ressens qu'une profonde compassion.
J'ai, très proche de moi un être précieux, très aimé qui se détruit de la sorte, semblant mourir avec une sidérante lenteur.
C'est une douleur insondable
Marie
@Joseph: après, c'est socialiste zombie (j'en connais plein, défenseurs de la Realpolitik !)
RépondreSupprimer@Silvano :sans doute avez-vous raison: les mauvais préparent le pire, sciemment et cyniquement.
@Marie: Pardon à mon tour: j'ai dépassé le stade de la compassion quand j'ai compris que certains êtres étaient capables d'instrumentaliser leurs proches pour les culpabiliser dans leur propre incapacité d'en finir avec leurs blessures narcissiques. La vie est jalonnée de choix et personne ne peut choisir pour les autres. Il n'y a sans doute rien à y faire...
et ben le celeos, il s'y entend pour faire de la psychothérapie de groupe ! (cf réponse à la douce Marie).
RépondreSupprimersinon, pour le reste, c'est sans intérêt. pire qu'Hollande ? Macron, un banquier. il me rappelle pompidou. nan, on va s'emmerder à la prochaine présidentielle. ferme même !
quelle époque : tu te tournes vers l'islam, radicalisation et finalement tu te fais sauter ! tu frayes avec le catholicisme, et là encore, tu te fais sauter. j'aime mon Erwan et paf ! je me fais sauter...
finalement, je vais me mettre à la corde à sauter !
vérole de moine, j'ai failli zapper : bien sûr que vous devez prolonger le contrat du stagiaire. si c'est le genre de la photo, moi je l'engage. je vais lui apprendre à faire tous les nœuds marins et même à en découvrir d'autres !
RépondreSupprimer@Yves : "Saute, saute ma jument, ohé, la vie est belle..."
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