L'auberge des orphelins

mercredi 28 octobre 2015

Marc Favreau - Sol

Un peu de rangement ces jours-ci. Une vieille cassette traîne, avec d'autres, sur un coin de mon bureau. C'est Sol, le personnage incarné par l'immense Marc Favreau, un incroyable joueur avec les mots, avec une espèce de génie singulier pour frapper là où c'est douloureux parfois. Il parlait du fier monde, entre autres, avec le côté à la fois naïf et incisif de son personnage. Au delà de l'intention humoristique, sa préoccupation, comme beaucoup de gens sensibles à la marche du monde, était de s'interroger sur l'absurdité de ce que nous vivons et de s'étonner de la manière dont les situations se perpétuent dans cet éternel chaos. En cela, il était beaucoup plus proche de Samuel Beckett que de tout ce fatras humoristique qu'on nous impose aujourd'hui, tous ces insupportables stand up, avec l'injonction de rire à tout moment de ce qui reste pitoyable.

Marc Favreau était Québécois. De ces francophones toujours en danger - un peu moins aujourd'hui - de la manière dont ils vivent leur culture, on a toujours énormément à découvrir. 

Je ne sais plus en quelle année Marc Favreau avait fait le bonheur du festival d'Avignon, à l'époque où le festival était encore une initiative d'envergure intellectuelle et n'était pas tombé dans ce grand marché du spectacle du théâtre.

Le grand poète qu'était Marc Favreau nous a quittés il y a dix ans, le 17 décembre 2005. Regrets.





3 commentaires:

  1. Vous serez heureux d'apprendre, si vous ne le savez déjà, qu'on a inauguré il y a tout juste deux ans une magnifique bibliothèque portant son nom, dans le quartier Rosemont--La Petite-Patrie, à Montréal. Sa mémoire sera ainsi perpétuée de la plus manière la plus appropriée qui soit.

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  2. Merci, Gilbert. C'était une belle personne.

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  3. Je ne connaissais pas c'est merveilleux et tendre.

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Généralement, je préfère qu'on m'écrive au stylographe à plume et à l'encre bleue... L'ordinateur n'a pas intégré encore ce progrès-là !