Federico García Lorca (1898-1936, assassiné par des miliciens franquistes).
Ay voz secreta del
amor oscuro
amor oscuro
¡Ay voz secreta del amor oscuro!
¡ay balido sin lanas! ¡ay herida!
¡ay aguja de hiel, camelia hundida!
¡ay corriente sin mar, ciudad sin muro!
¡ay balido sin lanas! ¡ay herida!
¡ay aguja de hiel, camelia hundida!
¡ay corriente sin mar, ciudad sin muro!
¡Ay noche inmensa de perfil seguro,
montaña celestial de angustia erguida!
¡ay perro en corazón, voz perseguida!
¡silencio sin confín, lirio maduro!
montaña celestial de angustia erguida!
¡ay perro en corazón, voz perseguida!
¡silencio sin confín, lirio maduro!
Huye de mí, caliente voz de hielo,
no me quieras perder en la maleza
donde sin fruto gimen carne y cielo.
Deja el duro marfil de mi cabeza,
apiádate de mí, ¡rompe mi duelo!
¡que soy amor, que soy naturaleza!
Voix secrète
Ô voix secrète de l’amour obscur !
Federico García Lorca y Salvador Dalí |
ô bêlement sans laine ! ô vive plaie !
ô aiguille de fiel, fleur étouffée !
torrent loin de la mer, ville sans murs !
ô nuit immense avec un profil sûr !
cime céleste d’angoisse dressée !
cœur aux abois et voix persécutée !
silence sans limite et iris mûr !
Fuis loin de moi, brûlante voix de glace.
Tu ne veux pas me perdre au labyrinthe
où gémissent sans fruit et la chair et l’espace.
Laisse le dur ivoire de ma tête
et prends pitié de moi, mets un terme à mes larmes :
je suis amour, je suis nature vierge ! ...
traduction d'André Belamich
Ah, merci pour cette vidéo !!!!
RépondreSupprimerDali et Lorca, des idoles, et la guerre d'Espagne et son 'Viva la muerte' film culte d'Arrabal , mais dur à encaisser (Le chien Andalou n'était qu'une bluette de Dali Bunuel à coté)
RépondreSupprimer@Joseph : Il faudra parler sans doute de ce goût de la mort instillé depuis longtemps en Espagne (et dont fait partie le dolorisme parfois exacerbé) qui a conduit vers des barbaries sans nom. Le garrot des condamnés à mort ne valait pas mieux que la guillotine française...
RépondreSupprimer@Silvano : Prego ! La vidéo est un peu courte, mais elle situe bien l'enfance de Federico GL.
Evocation réussie.
RépondreSupprimerPas d'accord cependant avec l'équivalence entre le garrot (qui inflige à Pascual Duarte une fin "pénible") et la guillotine, inventée par un médecin, qui présentait le considérable avantage d'éviter toute souffrance physique au supplicié, à défaut de lui épargner la torture psychologique provoquée par l'attente/la perspective de l'exécution.
Merci pour ton appréciation, Franck.
RépondreSupprimerDifficile d'engager un vrai débat, dans ces commentaires, sur les avantages respectifs des supplices. Mon expression "ne vaut pas mieux" n'était qu'une figure de style, pas une comparaison : il n'y a rien à comparer ; je tiens la peine de mort pour une saloperie humaine. Si le docteur Guillotin fut sans doute un humaniste, on a peut-être négligé de constater que la guillotine permit sous la Terreur, des exécutions en masse, et par la suite, qu'il y eut parfois des ratés de la lame, obligeant le bourreau à finir le travail à la main et au couteau pour, disait l'excellent Robert Badinter, permettre à la justice française de "couper un homme en deux". Je voulais seulement rappeler que dans la barbarie de l'histoire, la France ni l'Espagne ne sortent vraiment grandies, et je n'aime pas vraiment faire de comparaison.