L'auberge des orphelins

dimanche 8 mars 2015

Zaza

     Je n'aime pas ces journées dédiées tous les ans à telle ou telle catégorie. De plus, la dénomination de la "Journée de la femme" tend à généraliser sous cette appellation singulière la trop grande diversité des situations des femmes, qui sont, aujourd'hui autant que jamais, victimes de la domination des barbaries masculines desquelles elles sont le plus souvent dans l'incapacité de s'échapper (l'excision est généralement pratiquée et imposée par des femmes, au nom de la norme, mais norme patriarcale ! Et la "modernité" de la chose fait que cela se passe à l'hôpital pour les pays les plus avancés technologiquement.)

    Dans notre monde occidental, le comble du paradoxe est quelquefois la volonté de copier le modèle masculin du pouvoir pour justifier une égalité d'action à défaut de l'égalité d'être qu'on a, de toutes façons, bien du mal à définir.

     Nos sociétés sauront sans doute évoluer lorsque la volonté de domination aura été évacuée, laissant, face à soi simplement un être autre, qui nous ressemble peut-être vaguement, mais dont on saura recevoir et à qui on saura également donner, dans un échange sans arrière-pensée... Et peut-être un jour pourra-t-on aimer dans l'indifférence du sexe de l'autre !





Le zizi perpétuel

Mon petit frère a un zizi
Mais moi, Zaza,
Je n’en ai pas.
Mon petit frère a un zizi
Toujours placé au bon endroit
Mais moi, Zaza,
Je n’en ai pas.
Pourquoi?



Il me le montre sans répit
Pour me donner du dépit
Pour se donner un air gaulois
Pour m’enfoncer dans l’désarroi!
Il me le sort en catimini
En tapis rouge en tapinois
Et me le fait toucher du doigt:
C’est assez doux
Comme caoutchouc
Mais y a pas de quoi
Perdre la foi

Et moi, et moi, je me dis
Pourquoi mon frère a un zizi
Dans quel tiroir se font les lois?
Le jour et la nuit
Son zizi le suit
Toujours placé au bon endroit.
Et moi, Zaza, dans les draps blancs
J’ai beau me tâter
Me tâter souvent
A la place où ç’aurait dû été
Que du vent! Que du vent!

« Tu verras Zaza
Avec mon zizi
Un jour je serai le Roi »
Qu’il dit
Tout en lui collant autour du sparadrap.
À la fin c’est énervant
De manquer obstinément
De cette sorte d’émolument.

Si j’ai le regard zoulou
Si j’ai le nombril sournois
Si je fais des coups en d’ssous
Si je pousse de guingois
Si je ne fais pas mon poids
Faut pas demander pourquoi!
Mais pourquoi?
Pourquoi?


René de ObaldiaInnocentines

Brigitte Allumer le feu

2 commentaires:

  1. Je crois savoir que ça ne s'appelle plus "journée de la femme" depuis quelques années, mais "journée des droits des femmes" ou approchant.
    Je suis néanmoins en accord avec la tonalité de ce billet. Ces "journées" sont bien dans l'air du temps : à consommer rapidement avant de passer à autre chose.

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  2. M'en référant à Wikipédia, l'article précise : "La désignation officielle de la journée par les Nations unies est « journée internationale de la femme » en français et « journée internationale des femmes » (« International Women's Day ») en anglais". Votre remarque est pertinente, Silvano, et encore une fois la vision très machiste de l'idéologie française très liée à la vision de l'évolution du pouvoir en France à partir de la Renaissance, s'exprime dans cette terminologie peu nuancée.

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Généralement, je préfère qu'on m'écrive au stylographe à plume et à l'encre bleue... L'ordinateur n'a pas intégré encore ce progrès-là !