Sandro Boticelli San Sebastiano - 1473 |
Ici encore, le sang n'est que très peu apparent : il a coulé principalement par la blessure de la flèche fichée dans le côté, là où le Christ a reçu le coup de lance. Le corps est celui d'un jeune homme dont les traits sont d'une grande finesse, fidèle à la manière de Boticelli. Le visage n'exprime aucun sentiment particulier, si ce n'est une lassitude visible dans les cernes des yeux. Ce visage reste d'une belle régularité avec quelques marques de féminité qui accentue l'aspect juvénile, sans toutefois évoquer l'enfance comme Lorenzo Costa ou le Bronzino.
L'arrière-plan donne toute sa place au ciel auquel appartient Sébastien. La partie inférieure est illustrée par une scène de cavaliers armés, de retour d'affrontement, qui ont laissé des morts sur le champ de bataille. Plus loin, un port de mer est défendu par une digue fortifiée de plusieurs tours. Un arbre d'une hauteur disproportionnée vient distraire ce paysage, et, tout au loin apparaît en fond une ville et un château.
L'ensemble constitue une composition assez classique, et si ce n'était la manière de Boticelli, on serait en droit de considérer un excès de convention dans son traitement. Il reste en tout cas, la force érotique du corps du supplicié que le peintre n'a pu éluder, entre exemplum religieux et intérêt pour l'influence antique.
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Généralement, je préfère qu'on m'écrive au stylographe à plume et à l'encre bleue... L'ordinateur n'a pas intégré encore ce progrès-là !