Jeff Buckley interprète Hallelujah, chanson de Leonard Cohen. Certainement l'une des interprétations les plus sensibles.
J'y entends un appel, terriblement impuissant, à travers les paroles qui font un parallèle entre les accords de lyre - supposés parfaits - du roi David vers son dieu, et les manquements de l'amour. La relation de deux êtres est un espoir de fusion - alleluia ! chant d'allégresse - qui se brise dans les mesquineries du quotidien, les excès de l'ego. "L'amour n'est pas une marche victorieuse, c'est un chant d'allégresse froid et brisé".
Si Jeff Buckley en donne une interprétation aussi forte, voire douloureuse, c'est que peut-être ses propres blessures - l'absence d'un père, Tim Buckley, personnalité forte de la beat generation, peu soucieux de sa famille, mort d'overdose ; excès de présence de sa mère, Mary Guibert, qui contrôle aujourd'hui d'une poigne de fer la "mémoire" de son fils - demandent un appel d'air, audible dans sa voix.
Jeff Buckley s'est noyé accidentellement - tout habillé ! - dans un affluent du Mississipi en 1997. J'ai tout lieu de croire - mais ça n'engage que moi - qu'il aurait été utile qu'il découvre ce que ces blessures avaient créé en lui.
Par une étrange coïncidence, un autre chanteur, Rufus Wainwright, qui a été l'un des premiers à chanter en reprise Hallelujah, est lui, ouvertement gay.
Une carrière musicale qui s'annonçait pleine d'espoirs, et un magnifique garçon à la sensibilité à fleur de peau ont ainsi été fauchés il y a dix-sept ans. Regrets.
Une carrière musicale qui s'annonçait pleine d'espoirs, et un magnifique garçon à la sensibilité à fleur de peau ont ainsi été fauchés il y a dix-sept ans. Regrets.
Les garçons à la sensibilité à fleur de peau ont bien du souci à se faire, dans ce monde ; tous les êtres à fleur de peau ont bien du souci à se faire...
RépondreSupprimerEt cette période de liesse fictive ne les aide pas.
De par nature, mon coeur a toujours été auprès d'eux et s'en rapproche de plus en plus. En réalité, ce sont les lumières du monde et ce sont les autres qui se trompent.
Je vous souhaite de douces fêtes, Céléos, d'amour et d'amitié.
Marie
Oui, Marie, je partage - ô combien ! - votre sentiment. Les fêtes du solstice sont un beau paradoxe, excellemment traduit par l'expression devenue triviale de "trêve des confiseurs" ! Vive la trêve, alors, qui nous laisse percevoir, en cette fête des lumières, celles qui ont parfois du mal à percer l'épaisseur du givre.
RépondreSupprimerBonnes fêtes à vous , Marie, que votre sensibilité soit comblée ; vous avez en tout cas mon amitié.